Le ticket PDCI, FPI, Koulibaly, Soro, Gnamien Konan… Seul prix pour l’opposition de faire tomber le RHDP à la présidentielle 2020

Jean Bonin milite pour un ticket PDCI/ FPI, seul prix de l'opposition pour avoir une chance de remporter, ensemble, la présidentielle d'octobre 2020.

Quand je dis nous, je parle de l'opposition dans son ensemble et notamment de Affi, Koulibaly, Soro, Bedié… Parmi les fautes que nous avons commises, l'inconstance et l'opportunisme se hissent au 1er rang.

C'est cet opportunisme qui aujourd'hui rattrape la plupart des leaders politiques et leur parti. Le pouvoir a compris que, par nature, certains leaders de l'opposition sont égocentrisme, mère de l'opportunisme. Il en joue donc à satiété pour pousser ses pions et avancer sereinement. Analysons.

1 –

En 2010, alors qu'il est président de l'Assemblée Nationale, il brille par son absence à l'investiture de Gbagbo Laurent et se retrouve en 2011, comme par enchantement, à celle de Ouattara, aux côtés de Marie Odette Lorougnon, Miaka Oureto et autres Akoun Laurent.

Koulibaly et autres qui, hier, ont démocratiquement investi Ouattara, pour d'obscures guerres de positionnement au , sont ceux-là qui aujourd'hui le traitent de dictateur, de despote ou d'autocrate. S'il l'est, c'est que, eux aussi, y ont une importante part de responsabilité, surtout quand, tous, nous savons que c'est Koulibaly qui est allé chercher Yao Paul Ndré au , où il s'était exilé, pour venir investir Ouattara.

Or, l' (UA) posait comme condition préalable à la reconnaissance du pouvoir de Ouattara qu'il soit investi en bonne et due forme par le Conseil constitutionnel présidé par Yao Ndré. On ne peut donc, de mauvaise foi, avoir activement contribué à installer un pouvoir et venir après le conspuer. C'est une question de bon sens et de logique.

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2 – Soro Guillaume

Alors qu'il devait être un organisateur neutre des élections de 2010, il nous a récemment appris qu'il avait un deal avec Ouattara pour que celui-ci lui fasse la passe en 2015 afin qu'il lui succède à la présidence de la République.

Dès lors, on comprend mieux pourquoi durant de sa campagne de 2010 Ouattara répétait à qui voulait l'entendre qu'un seul mandat lui suffirait pour redresser la Côte d'Ivoire. On comprend aussi pourquoi, alors qu'il ne respectait pas les conditions constitutionnelles d'âge pour être élu président de l'Assemblée Nationale, y a été illégalement « nommé ».

Une illégalité en appelant une autre, on est fort surpris que celui qui s'est, pendant 7 ans, accommodé de nombreux piétinements de la constitution à son profit s'effarouche aujourd'hui lorsque cela profite à d'autres. L'opportunisme et l'inconstance sont passés par là.

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3 – Gnamien Konan, J. L. Billon…

Tous étaient dans les différents gouvernements de Ouattara depuis 2011. Comme disent trivialement les , « ils mangeaient » en silence. Billon reniera même son parti, le PDCI, pour se porter candidat du RHDP lors des élections régionales dans le en 2012. Quant à Gnamien Konan, il s'est illustré comme l'un de ceux qui, pendant la campagne électorale de 2010, étaient les plus virulents envers le régime de Gbagbo. Une fois que tous les deux ont été débarqués du gouvernement par Ado, ils se sont dès lors souvenus que ce dernier était un dictateur, un despote et un autocrate. Inconstance et opportunisme quand tu nous tiens.

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4 – Henri Konan Bedié et le PDCI

Le PDCI est un des membres fondateurs du RHDP. Comme Soro Guillaume, il s'est laissé convaincre qu'après deux mandats d'Ado, la tontine présidentielle tournerait en sa faveur. Cela suffisait à justifier son soutien sans faille à toutes les initiatives politiques de Ouattara, y compris celles qui favorisaient un recul démocratique.

Qu'importe donc que la limite d'âge de 75 ans soit supprimée en 2016 ! C'était tout « bénef » pour lui, pensait-il. Qu'importe que le compteur de la limite des deux mandats soit remis à zéro avec la Constitution de 2016 ! Le plus important, c'est qu'en 2020 Ouattara lui a promis qu'il serait de nouveau président de la République de Côte d'Ivoire.

Quand on crache en l'air les inconséquences de son opportunisme et de son inconstance, il faut s'attendre à recevoir quelques gouttes de trahison sur le nez. Alors quelle crédibilité accorder aujourd'hui aux attaques du PDCI et de Bédié contre la gouvernance de M. Ouattara dont ils ont contribué à faire roi ?

5 – Les Gbagbo Ou Rien (GOR)

Akoun, Miaka, Odette Lorougnon et autres étaient tous en mai 2011 à l'investiture de Ouattara, après avoir pourtant assisté à celle de Gbagbo en 2010. Ils disent pourtant qu'ils sont Gbagbo Ou Rien.

Quand en 2013, Affi Nguessan leur disait que c'est par le dialogue qu'on permettra la libération des détenus politiques et le dégel des comptes, ils répondaient en chœur niet. Aujourd'hui, ils veulent tous discuter avec Ouattara.

Quand en 2015, Affi leur disait que c'est dans les urnes qu'il faut battre Ouattara, ce qui permettra au FPI de revenir au pouvoir, ils rétorquaient que nenni et appelaient à tout boycotter, en espérant que les occidentaux imposeraient une transition à Ouattara.

Aujourd'hui, après le patent échec de leur stratégie de boycott, ils veulent s'enrôler, être à la , participer à l'élection de 2020… Que de temps perdu au nom de la haine contre la personne de Affi et de l'amateurisme politique. Si l'opportunisme et l'inconstance devaient avoir un autre nom, ils s'appelleraient GOR.

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6 – Affi Nguessan

Il a toujours prôné le dialogue républicain et la participation au jeu politique. C'est sa ligne et personne ne pourra le nier. Elle a durement été combattue par les GOR. Nonobstant cela, il est resté constant et n'a jamais posé un seul acte par opportunisme. Aujourd'hui GOR ou PDCI, tous marchent dans les sillons qu'il a tracé.

Malheureusement, le mal est déjà fait et il est profond. Le RHDP a la majorité au Parlement (Assemblée Nationale et Sénat). La CEI est contrôlée par le RHDP. La Constitution, votée par Soro et Bedié à grand renfort de publicité et de mobilisation de leurs militants, permet à Ouattara de la modifier à sa guise.

Affi n'est ni opportunisme encore moins inconstant. Mais il a péché par défaut de n'avoir pas pu ou su convaincre ses camarades du FPI de ne pas boycotter à tout vent. Il a aussi échoué à convaincre le PDCI de ne pas s'allier au RHDP. C'est tout ce qu'on peut en l'état actuel lui reprocher, c'est un moindre mal.

Il apparaît donc aujourd'hui comme l'opposant le plus constant et le moins opportuniste. Il a une vision claire pour son paix : la paix et le développement.

Conclusion

Les responsabilité sont situées. On ne peut cependant pas constamment regarder dans le rétroviseur, il faut aborder les enjeux futurs avec un nouvel état d'esprit. Cela commande une union de toute l'opposition.

Je milite donc pour un ticket PDCI / FPI. Ce ticket doit également prendre en compte Koulibaly, Billon, Soro, Gnamien Konan, Kabran Appiah, Gervais Coulibaly et autres. C'est à ce seul prix que l'opposition aura des chances de remporter, ensemble, la présidentielle d'octobre 2020.

Ainsi ai-je parlé.

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Written by Jean Bonin

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