Les épreuves physiques du BEPC ont été suspendues à Bonon suite à la grève de l'ISMENA. Les administrations scolaires restent ouvertes malgré l'absence des enseignants.
Les épreuves physiques du BEPC sont à l'arrêt à Bonon depuis le 3 avril 2025. Cette suspension résulte du mouvement de grève lancé par l'Intersyndicale du secteur éducation/formation de Côte d'Ivoire (ISMENA), qui a conduit à la fermeture des établissements scolaires publics de la localité.
Le lycée moderne de Bonon, principal centre d'examen pour ces épreuves commencées le lundi 31 mars, se trouve désormais dans l'impossibilité de poursuivre le calendrier d'évaluation prévu. Cette situation suscite l'inquiétude des candidats et de leurs parents, confrontés à l'incertitude quant à la reprise et à la validation de ces épreuves.
Un fonctionnement administratif maintenu
Malgré l'absence totale d'élèves et d'enseignants, les équipes administratives assurent une présence dans les établissements touchés. Au lycée moderne de Bonon, le proviseur Effoué Eponon et ses adjoints maintiennent leurs activités administratives, dans des bâtiments étrangement silencieux.
Cette présence administrative contraste avec le vide des salles de classe et des terrains de sport habituellement animés par les épreuves physiques du BEPC. Les groupes scolaires Sehizra, Fologo et Fréfrédou présentent un tableau similaire, avec des directeurs présents mais des cours suspendus.
Les responsables administratifs se trouvent dans une position délicate, devant à la fois respecter les directives ministérielles de maintien du service minimum et composer avec l'absence du personnel enseignant mobilisé par l'ISMENA. Leur rôle se limite actuellement à l'information des parents et à la sécurisation des locaux.
Les motivations de la grève
L'ISMENA articule ses revendications autour de l'amélioration des conditions de travail des enseignants, avec un accent particulier sur l'octroi d'une prime. Cette revendication salariale s'inscrit dans un contexte d'insatisfaction générale du corps enseignant concernant la reconnaissance de leur profession.
Selon les représentants syndicaux locaux, cette prime constituerait une forme de reconnaissance des compétences et responsabilités des enseignants. Elle viserait également à compenser les difficultés économiques que rencontrent de nombreux professionnels de l'éducation et à revaloriser leur pouvoir d'achat.
L'ISMENA soutient que cette mesure pourrait influencer positivement la motivation des enseignants et la qualité de l'enseignement. L'argument de l'attractivité de la profession pour les jeunes diplômés est également avancé, dans un contexte où le secteur éducatif peine à recruter suffisamment d'enseignants qualifiés.
La prolongation de cette grève à Bonon s'annonce problématique pour les candidats au BEPC. Sans solution rapide au conflit, le ministère de l'Éducation nationale pourrait être contraint d'adopter des mesures exceptionnelles pour ces épreuves physiques, soit par un report, soit par une adaptation des modalités d'évaluation.
Cette situation à Bonon reflète une tension plus générale dans le système éducatif ivoirien, où les questions de valorisation de la profession enseignante et de conditions de travail restent des points de friction entre les syndicats et les autorités éducatives.