Les secrets du « Non » de l’UPCI au parti unifié : 2è camouflet pour Ouattara après le « Oui mais » de Bédié

Les congressistes de l'UPCI ont dit non à plus de 94%, au parti unifié, ce samedi 28 avril 2018
Les congressistes de l'UPCI ont dit non à plus de 94%, au parti unifié, ce samedi 28 avril 2018

Secrets du Non . Après le « Oui mais » d', le président a reçu cet après-midi, son deuxième camouflet public, relativement à son projet de . Retour sur les secrets du congrès du « Non » de l'Union pour la Côte d'Ivoire (UPCI).

Au départ, c'était programmé pour être une fête, un plébiscite. Les choses ont commencé à tourner quand l'annonce a été faite, de la présence d'Adama Bictogo, au titre du RDR. Applaudissements timides. Par contre, Albert Toikeusse Mabri a eu droit à de meilleures ovations.

Absence remarquée du PDCI

Quant au PDCI, les deux chaises réservées à ses représentants, sont restées désespérément vides. Prémonitoire. Entre ceux qui voulaient un vote secret et ceux qui ont opté pour des acclamations, en vue de l'adoption des textes du parti unifié, le choix a été vite fait : vote secret.

Dans la salle, les partisans de Gnamien Konan, président fondateur du parti, qui organisait opportunément, à la même heure, la sortie officielle de son mouvement La nouvelle Côte d'Ivoire (LNCI) cachaient mal leur volonté de savoir davantage sur les raisons précises qui ont conduit leur mentor à démissionner du parti qu'il avait créé.

Les places du PDCI sont restées vides
Les places du PDCI sont restées vides

Quant à d'autres, ils disaient ne pas comprendre pourquoi leur parti continuait à soutenir le RDR, qui le leur avec mépris. « Qu'est-ce qu'on gagne dans cette affaire, depuis qu'on nous a retiré le seul ministère que nous avions ? », chuchotait-on. Le « non » n'a, en fin de compte pas surpris les observateurs qui étaient dans la salle.

Deuxième camouflet pour Ouattara

En définitive, avec ce refus d'adhérer au parti unifié, c'est le deuxième camouflet pour Alassane Ouattara, depuis la signature de l'accord politique en vue de la création du parti à unifier, par six responsables des partis de la mouvance présidentielle. L'on se rappelle que Bédié avait douché les optimismes en déclarant que le parti unifié n'était pas encore à l'ordre du jour, mais seulement une fédération de partis : « Désormais au lieu de parler de  il conviendrait de dire maintenant Rassemblement des Houphouetistes pour la Démocratie et la Paix () ».

« on sait tous que cette affaire de parti unifié ne marchera pas mais il ne nous appartient pas d'être les premiers à le dire »

Il avait même minimisé l'adoption des textes en déclarant : « Le PDCI-RDA est un parti politique autonome, souverain, il décidera le moment venu d'examiner ce document en bureau politique et peut être plus tard en convention ou en congrès ».

A l'issue du vote, alors que l'on s'attendait à une démission, Brahima Soro, président de l'UPCI a tenu un discours surprenant. « Réunis dans l'enceinte de ce palais, vous avez décidé, à l'issue du référendum interne que nous venons d'organiser démocratiquement de refuser, à une majorité écrasante, d'entrer dans le processus d'unification des partis membres actuels du groupement politique du RHDP », a-t-il annoncé.

« Rien de surprenant », selon Brahima Soro (morceaux choisis)

« Si certains peuvent être surpris par votre décision alors qu'il y a quelques jours, précisément le 16 avril 2018, un accord politique comportant la signature de votre président a été rendu public, à y regarder de près, il n'y a rien de surprenant car, au contraire, vous venez de faire la preuve d'une vraie maturité politique, en refusant de ratifier un accord politique signé par votre président qui n'avait reçu aucun mandat pour le faire. Je vous en félicite ».

« Mesdames et messieurs les membres du congrès de l'UPCI, vous venez de refuser le confort d'une tenue de camouflage »

« En faisant le choix du NON au parti unifié, vous avez décidé d'apporter de la clarté et de la cohérence dans un contexte où le discours de l'homme politique, en particulier de l'homme politique du RHDP, est devenu gris, contradictoire et codé, que l'immense majorité des Ivoiriens ne comprend pas et je dois vous dire que même nous, qui disons faire de la politique, avons souvent besoin de décodeur parfois introuvable pour nous y retrouver ».

« Mesdames et messieurs les membres du congrès de l'UPCI, vous venez de refuser le confort d'une tenue de camouflage avec laquelle nous aurions pu avancer en nous disant comme sans doute, bien d'autres : « on sait tous que cette affaire de parti unifié ne marchera pas mais il ne nous appartient pas d'être les premiers à le dire »‘.

« L'UPCI reste ouverte »

 

Brahima Soro, président de l'UPCI
Brahima Soro, président de l'UPCI

« Mesdames et messieurs, maintenant que l'UPCI s'est clairement prononcée sur cette question, nous devons nous remettre au travail pour bâtir un parti qui compte sur l'échiquier politique national. A cet effet, l'élection des conseillers municipaux et régionaux qui est promise pour être organisée avant la fin de cette année doit être abordée comme un test de nos ambitions ».

« Au sortir de ce conclave, mesdames et messieurs les délégués, vous ne devez avoir qu'un seul projet politique cette année, celui de gagner et de contrôler des mairies et des conseils régionaux. C'est uniquement par le nombre de circonscriptions gagnées démocratiquement que nous compterons et que notre avis sera sollicité et pris en compte dans les choix qui engagent la Nation. A nos alliés du RHDP, je voudrais que l'UPCI reste ouverte et disponible ».

 

Elvire Ahonon

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