Le 24 juin 2020, Adama Bictogo annonce que les 3/4 électeurs sur la liste électorale sont RHDP. Le parti au pouvoir aurait-il accès aux données de la CEI ?
Adama Bictogo (Cadre RHDP) vient de faire une grave déclaration qui, pour moi, pose les prémices d'un hold-up électoral lors des élections de 2020. Il affirme ceci :
« Quand nous prenons nos données au regard des chiffres globalement de la CEI, je donne un exemple. S'il y a eu 400000 inscrits, je peux vous garantir que 300000 sont issus du RHDP. Parce que nous avons élaboré une méthodologie et une organisation. Les régionaux pendant deux semaines étaient sur le terrain. Ils ont mobilisé et sensibilisé et nous avons des éléments indicateurs de ce que sur 400000, 300000 sont du RHDP. » koaci.com
Après de telles affirmations, l'on est forcé de se poser des questions :
– Quelle(s) preuve(s) factuelles et juridique(s) permettent à M. Bictogo de revendiquer au RDR-RHDP 3/4 des personnes qui ont pu inscrire sur la liste électorale lors de la première phase d'enrôlement ?
– Le parti au pouvoir aurait-il accès aux données électroniques de la CEI ?
– Est-ce une façon pour M. Bictogo de dire aux ivoiriens que 3/4 des votes du scrutin d'Octobre prochain seront attribués au parti au pouvoir ? Est-ce une façon pour lui d'annoncer la victoire du parti M. Ouattara avant même que le vote n'est eu lieu ?
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Il faut rappeler que la Commission Électorale prévoit enrôler 5 millions d'ivoiriens sur la liste électorale en cette année 2020. Ces personnes viendront s'ajouter à 6 millions autres ivoiriens déjà inscrits sur cette liste depuis des années. Vous pouvez ainsi comprendre que ces chiffres qu'annonce M. Bictogo sont d'une importance capitale.
La Côte d'Ivoire revient d'une grave crise post-électorale qui a eu lieu en 2010 après que M. Ouattara ait refusé d'admettre sa défaite lors de la présidentielle qui venait de se dérouler. La suite on la connaît. M. Sarkozy l'installe de force en imposant une guerre à la Côte d'Ivoire.
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Résultat : plus de 3 000 morts. Laurent GBAGBO, président élu est arrêté puis transféré à la CPI afin de l'écarter de la scène politique.
Sarkozy sable le champagne en affirmant : « Nous avons enlevé Gbagbo. On a installé Ouattara ». Laurent Gbagbo est acquitté 10 années après sans avoir eu à présenter un seul témoin à son procès. La CPI, longtemps instrumentalisée, finira par affirmer que le dossier contre le président GBAGBO est très faible.
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Pendant ce temps, le tissus social en Côte d'Ivoire est déchiré, et les ivoiriens sont restés tout le temps accrochés à l'idée de voir rétablir la vérité et la justice. Des massacres commis par les forces rebelles fidèles à M. Ouattara demeurent à ce jour impunis. Aujourd'hui, à quatre (04) mois du scrutin, le climat socio-politique est tendu. Mais le parti au pouvoir ne cesse pas faire planer le doute sur la transparence des élections à venir. La Côte d'Ivoire court le risque de replonger dans le KO
