Face à la liste électorale provisoire ivoirienne 2025, le journaliste Ferro Bally examine la controverse autour de la nationalité de Tidjane Thiam.
« Fouiller, creuser et bêcher, comme le laboureur, pour retrouver le décret de perte de sa nationalité ivoirienne. » Cette conclusion du journaliste Ferro Bally résume son analyse de la situation de Tidjane Thiam, dont la présence sur la liste électorale provisoire du 17 mars 2025 suscite des débats.
Dans son examen de la question, le journaliste présente les éléments juridiques qui entourent cette controverse politique. Cette analyse détaillée expose les aspects techniques souvent négligés dans les débats publics concernant l'éligibilité du président du PDCI-RDA à l'élection présidentielle d'octobre 2025.
L'interprétation incomplète des textes
Ferro Bally identifie une lecture sélective du Code de la nationalité comme source principale de la controverse. « Dans un environnement passionné, l'article 48 du Code de la nationalité ivoirienne est partiellement lu », note-t-il, relevant que la plupart des commentateurs se limitent au premier alinéa stipulant qu'un Ivoirien « perd la nationalité ivoirienne » en acquérant une nationalité étrangère.
Le journaliste pointe cette lecture tronquée : « Tous ou presque se contentent de son alinéa 1 », ignorant l'alinéa 2 qui précise que pendant quinze ans, la perte de nationalité « est subordonnée à l'autorisation du gouvernement par décret ». Cette disposition change fondamentalement l'interprétation juridique du cas, selon son analyse.
La chronologie et l'absence de preuves
L'exposé de Ferro Bally s'appuie sur des dates précises. Il rappelle qu'un « décret de naturalisation à la nationalité française date du 27 février 1987 ». Selon son calcul basé sur le délai de quinze ans prévu par la loi, Tidjane Thiam « devrait perdre la nationalité ivoirienne en 2002 ».
L'argument central de son analyse s'articule autour de l'article 70 du Code qui exige que « les décrets portant autorisation de perdre la nationalité ivoirienne sont publiés au journal officiel ». Le journaliste constate l'absence de publication d'un tel décret, fait d'autant plus notable que Thiam a occupé des fonctions officielles en Côte d'Ivoire : « Il a dirigé le BNEDT durant six ans et assumé le portefeuille ministériel du Plan et du Développement durant environ deux ans sous le mandat de Bédié ».
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