La marche de l'opposition ivoirienne du 24 avril 2025 conteste les radiations de Thiam et Gbagbo du fichier électoral. Le gouvernement avertit qu'aucun désordre ne sera toléré.
La marche de l'opposition ivoirienne s'annonce comme un test majeur des relations entre pouvoir et opposition à six mois de l'élection présidentielle. À l'origine de cette mobilisation : l'éviction progressive des principales figures de l'opposition du fichier électoral, dont la récente radiation de Tidjane Thiam, candidat du PDCI RDA.
L'exclusion successive de Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé, Guillaume Soro et désormais Tidjane Thiam de la liste électorale suscite une forte contestation dans les rangs de l'opposition. Le PDCI, parti historique ivoirien, a déjà entamé un boycott des travaux parlementaires depuis l'annonce de la radiation de son candidat mardi 22 avril.
La réponse ferme du gouvernement face aux manifestations
Face à l'ampleur que pourrait prendre ce mouvement, le porte-parole du gouvernement, Amadou Coulibaly, a adressé un avertissement clair lors du conseil des ministres du 23 avril. « Si le président Gbagbo lance un mot d'ordre dans le sens de la paix et de la construction, il n'y a pas de problème. Mais aucun désordre ne sera toléré », a-t-il déclaré, précisant qu'il s'agissait davantage d'un « conseil » que d'une menace.
Cette prise de position intervient alors que le PDCI a appelé ses militants à descendre dans la rue dès ce jeudi 24 avril pour protester contre l'éviction de Tidjane Thiam. Une décision que le parti qualifie de « politique » et qu'il attribue à un sondage défavorable au pouvoir en place.
Vers une coordination des actions de l'opposition
La tension monte d'un cran dans un contexte pré-électoral déjà chargé. Selon des sources au sein du PDCI, cette première journée de mobilisation pourrait n'être que le début d'un mouvement plus large. Le parti envisage de coordonner ses actions avec d'autres formations politiques également touchées par les radiations électorales.
Le gouvernement, par la voix de son porte-parole, réfute toute implication dans la radiation de Tidjane Thiam, insistant sur l'indépendance des décisions de justice. À six mois du scrutin présidentiel fixé au 25 octobre, l'absence de tous les principaux leaders de l'opposition de la liste électorale soulève de nombreuses questions sur les conditions d'organisation du vote.
Le dispositif sécuritaire a été renforcé dans plusieurs quartiers d'Abidjan où des rassemblements sont prévus. Les autorités affirment vouloir garantir la liberté de manifester tout en prévenant tout débordement qui pourrait compromettre la stabilité du pays.
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