Face au préavis de grève dans le secteur éducatif, Mariatou Koné a reçu les organisations syndicales ayant choisi de poursuivre le dialogue avec le gouvernement.
La ministre de l'Éducation nationale a reçu mercredi les syndicats enseignants non signataires du préavis de grève. Dans la salle de conférence de la direction des examens et concours, Mariatou Koné a tenu à saluer l'attitude de ces organisations qui maintiennent le dialogue malgré leurs revendications sur la prime d'incitation.
« Ces syndicats non signataires du préavis de grève, qui, au-delà d'être de véritables patriotes, montrent à l'ensemble de l'opinion nationale et internationale qu'ils peuvent faire montre d'humanité et de professionnalisme avéré », a déclaré la ministre, qui a souligné que ces syndicats tiennent « eux aussi à la prime d'incitation » mais préfèrent explorer la voie de la négociation.
Les avancées sociales sans recours à la grève
La ministre a profité de cette rencontre pour rappeler les progrès réalisés dans les conditions de travail des enseignants. Elle a énuméré plusieurs avantages obtenus sans mouvements sociaux, notamment « le déblocage après 27 années d'attente des arriérés de salaire qui s'élevaient à 245 milliards de francs CFA » et « l'augmentation de l'allocation familiale de 200% ».
Mariatou Koné a également cité « l'augmentation des primes de transport et de logement » ainsi que « l'instauration de la prime exceptionnelle de fin d'année, appelée ‘prime Ado' ». Ces mesures, selon elle, témoignent de la volonté du président Alassane Ouattara d'améliorer les conditions des fonctionnaires, particulièrement des enseignants.
« Tous ces acquis ont été voulus par le Président de la République, Son Excellence Monsieur Alassane Ouattara, pour les fonctionnaires, dont les enseignants, parce qu'il est conscient du rôle important que jouent les enseignants dans le développement économique et le rayonnement de notre pays », a-t-elle affirmé.
Ce rappel des avancées obtenues par le dialogue vise à démontrer l'efficacité de cette approche par rapport aux mouvements de grève, dans un contexte où certains syndicats ont choisi la voie de la contestation.
Confiance dans les mécanismes institutionnels
Les quatorze syndicats présents ont justifié leur position par leur confiance dans les institutions. Ekoune Kouassi, Secrétaire Général du SYNECCI, s'exprimant au nom des organisations non signataires, a expliqué leur choix.
« Nous avons choisi cette voie parce que nous faisons confiance au Chef de l'État et au processus en cours », a-t-il déclaré. Le porte-parole a rappelé l'existence d'un comité d'experts mis en place par le conseil consultatif de la Fonction publique pour examiner spécifiquement la question de la prime d'incitation réclamée par l'ensemble des syndicats.
Cette déclaration souligne la division actuelle au sein du mouvement syndical enseignant, entre ceux qui estiment que les mécanismes institutionnels peuvent répondre à leurs attentes et ceux qui considèrent que seule la pression d'une grève permettra d'obtenir satisfaction.
La ministre a insisté sur la priorité à accorder à l'éducation des élèves, en déclarant que « l'école est au-dessus des intérêts particuliers et partisans ». Cette affirmation intervient à un moment stratégique, avec l'approche des examens à grands tirages et dans le contexte de l'évaluation internationale du PASEC.
Elle a également assuré que « le Gouvernement prendra toutes les mesures nécessaires pour respecter vos droits et garantir la sécurité de tous, y compris celle des élèves », laissant entendre que des dispositions seraient prises pour protéger ceux qui ne suivraient pas le mot d'ordre de grève.
Cette rencontre illustre les tensions qui traversent actuellement le secteur éducatif ivoirien, avec des approches divergentes face aux revendications salariales des enseignants.
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