Une vague de soutien se forme pour la libération d’Assy Duggary, syndicaliste du MEDD arrêté mercredi et incarcéré au Pôle Pénitentiaire d’Abidjan.
La libération d’Assy Duggary Ghislain est devenue l’une des priorités de l’Intersyndicale du Secteur de l’Éducation et de la Formation. Le chargé de communication du Mouvement des Enseignants pour la Dynamique de la Dignité (MEDD), arrêté dans la nuit de mercredi à son domicile, a été placé sous mandat de dépôt vendredi 4 avril 2025 au Pôle Pénitentiaire d’Abidjan.
Cette incarcération, survenue à la veille d’un mouvement de grève des enseignants, a déclenché une vague de protestations dans le milieu syndical. L’IS-MENA a réagi promptement en organisant une conférence de presse vendredi soir pour dénoncer ce qu’elle qualifie d' »enlèvement » et exiger la remise en liberté immédiate du responsable syndical.
Actions concrètes pour sa défense
Face à cette situation, l’IS-MENA a pris des mesures concrètes pour obtenir la libération du syndicaliste. Selon Bli Blé David, porte-parole de l’intersyndicale, un avocat a été commis pour assurer la défense d’Assy Duggary. Cette démarche juridique vise à contester la légalité de son arrestation et à préparer sa défense en vue du procès qui devrait se tenir dans un délai maximum de 15 jours.
L’organisation a également porté l’affaire au niveau international en saisissant le Bureau International du Travail (BIT). Cette institution spécialisée des Nations Unies est chargée des questions relatives au travail et veille notamment au respect des libertés syndicales. L’IS-MENA espère ainsi exercer une pression supplémentaire sur les autorités ivoiriennes pour obtenir la libération de son collègue.
« Nous avons saisi le BIT et commis un avocat à la défense du chargé de communication du MEDD », a précisé le porte-parole lors de la conférence de presse. Cette internationalisation du dossier pourrait contribuer à accroître la visibilité de cette affaire et renforcer les chances d’une issue favorable pour le syndicaliste.
Contexte et implications
L’arrestation d’Assy Duggary présente un timing particulier qui suscite des interrogations. Interpellé mercredi soir, il a disparu de la circulation pendant près de 24 heures avant d’être localisé et finalement placé sous mandat de dépôt vendredi. Cette période coïncide exactement avec le déclenchement de la grève des enseignants initiée jeudi 3 avril par plusieurs associations syndicales, dont le MEDD.
Ce mouvement social, prévu jusqu’au lundi 7 avril, revendique l’instauration d’une prime d’incitation pour les enseignants. La détention du chargé de communication du MEDD intervient donc à un moment stratégique, alors que les épreuves physiques du BEPC se déroulent actuellement en Côte d’Ivoire.
Les soutiens en faveur d’Assy Duggary se multiplient au-delà de l’IS-MENA. D’autres organisations syndicales et associations de défense des droits humains commencent à se mobiliser pour dénoncer ce qu’elles considèrent comme une atteinte aux libertés syndicales.
L’évolution de cette affaire pourrait avoir des répercussions importantes sur le climat social dans le secteur éducatif ivoirien. La libération ou le maintien en détention du syndicaliste influencera certainement la poursuite du mouvement de grève et les futures négociations entre le gouvernement et les représentants des enseignants.
Les prochains jours seront déterminants pour connaître l’issue de cette mobilisation et l’impact qu’elle pourrait avoir sur le respect des droits syndicaux dans le pays.
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