Si le totalitarisme est un modèle de gouvernance pour le RHDP, on peut applaudir Ouattara. Mais il restera un piètre démocrate, selon Steve Beko.
J'ai très souvent lu des personnes pour qui j'ai un profond respect écrire que Ouattara est fort. Selon ces personnes, sa manière actuelle de diriger le pays démontre une maestria dont elles ne le soupçonnaient pas.
Supposons que l'on décide d'organiser un combat de boxe. Pendant des années, vous vous entrainez donc à être un super boxeur puis le jour du combat, l'on vous oppose à un catcheur qui se soucie peu des règles de la boxe. Alors que, par principe moral vous vous cantonnez à donner des coups de poing, il vous fait une prise de sommeil qui vous endort. En dépit de vos protestations, l'arbitre qui est en fait son complice le déclare vainqueur. Qui dans ces conditions pourra dire que votre adversaire est fort ? Ou s'il l'est, c'est certainement en catch et non en boxe. Être fort est donc comme je viens de le prouver fonction du jeu auquel nous convenons tous de jouer.
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Dans la société moderne, le jeu que nous avons convenu de pratiquer s'appelle : La démocratie. Elle a des règles et le plus fort est celui qui réussit donc à s'attirer la faveur de la majorité tout en respectant les règles édictées.
Au jeu de la démocratie auquel nous avons convenu de jouer en Côte d'Ivoire, Ouattara n'est pas fort.
Vous pouvez, comme Ouattara décider de faire fi des règles et gagner quand même. Dans ce cas, vous êtes forts mais certainement pas en démocratie. Vous êtes un homme politique comme l'étaient Pinochet, Pol Pot ou Gurbanguly Berdimuhamedow mais certainement pas un démocrate.
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Alors quand je vois des personnes dire que Ouattara est fort, il convient qu'elles nous disent à quel jeu ? Parce que, c'est très facile de faire ce qu'il produit actuellement. Il suffit de n'avoir aucun égard pour la volonté populaire. D'être obnubilé par la seule volonté de conserver le pouvoir tout en n'hésitant pas à massacrer ses adversaires politiques. Il suffit d'avoir la boulimie du pouvoir tout en saupoudrant cela de quelques soutiens internationaux. Si c'est à ce jeu, alors il faut lui dresser les lauriers et reconnaitre qu'il est évidemment très fort mais cela s'arrête là.
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Supposons que vous payiez un banquier qui gère vos avoirs colossaux. Il réussit à en voler une partie sans que vous le sachiez et cela pendant des années en tronquant les chiffres. Seriez-vous d'accord pour dire que c'est un banquier qui est fort ? Non c'est un bon voleur ! Un banquier qui est fort serait celui qui gèrerait vos biens avec minutie, qui serait capable à tout moment de la journée ou de la nuit de vous faire le point de vos avoirs.
Comme le banquier voleur, quand il crie que c'est bouclé et géré, c'est en zieutant que le propriétaire ne le surprenne dans ses manœuvres.
Le premier banquier, au summum de sa gloire de voleur mènerait grand train. Dans le quartier, on le prendrait pour modèle en le présentant comme un banquier qui a réussi. Mais en fait, c'est juste un voleur qui a réussi en attendant de se faire prendre.
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Au jeu de la démocratie auquel nous avons convenu de jouer en Côte d'Ivoire, Ouattara n'est pas fort. C'est d'ailleurs un piètre joueur et c'est pourquoi il lui a fallu une rébellion pour arriver au pouvoir. C'est pourquoi en dépit du pouvoir, il manœuvre afin que Gbagbo ne rentre pas dans son pays. C'est pourquoi il craint une candidature de Soro, c'est pourquoi il fait peser de grosses pressions fiscales, judiciaires et policières sur ses adversaires.
Comme le banquier voleur, quand il crie que c'est bouclé et géré, c'est en zieutant que le propriétaire ne le surprenne dans ses manœuvres. Alors oui, Ouattara est fort mais fort dans la dictature. Si le totalitarisme est donc votre modèle de gouvernance, applaudissez Ouattara car il semble bon à ce jeu. Mais il restera toujours un piètre démocrate.
