Nommé le 10 août 2018 par arrêté du ministre de l’Intérieur et de la sécurité, alors qu’il n’était pas dans la municipalité et après avoir mis fin à une centaine de contrats, dont ceux des agents municipaux, jugés proches du maire révoqué Noël Akossi Bendjo, le maire intérimaire du Plateau Jacques Yapi a promis qu’il ne ferait pas de chasse aux sorcières.
Cette annonce faite le 6 août 2018, lors du premier conseil municipal qui a réuni 17 conseillers municipaux sur 28, a fait sourire plus d’un. A la table de séance, l’on pouvait apercevoir Tahet Noel, directeur général adjoint de la direction générale de la Décentralisation et du développement local, les adjoints au maire, Zoumana Bakayoko, Parfait Kouassi, Yéboué Angoua Yéboué et le secrétaire général adjoint de la mairie, intérimaire de Amankou Jean Michel, mis à la disposition de la Fonction publique.
« Je ne suis pas là pour faire la chasse aux sorcières »
Le maire intérimaire, après la lecture et l’adoption du procès verbal de la dernière réunion du conseil municipal en date du 12 février 2018, a livré des informations. Notamment son arrêté ministériel de nomination qu’il a fait lire et qui, a-t-il dit : « fonde ma légitimité ». Jacques Yapi a ensuite révélé qu’il connaît bien « la maison » d’autant plus qu’il y « séjourne » depuis 1990.
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Soit 28 ans de présence successivement aux côtés des maires Edmond Basques, Ahouné Firmin et Noel Akossi Bendjo. Jacques Yapi a tenu à rassurer le conseil municipal et les agents de la mairie. « Nous sommes des amis, des frères. Avec respect et considération, nous allons travailler ensemble… » a-t-il dit. Tout en annonçant une rencontre avec le personnel, aujourd’hui même.

« Je ne suis pas là pour faire la chasse aux sorcières » a ajouté le maire intérimaire, une annonce qui sonne faux, surtout que sa première action, avant même qu’il ne prenne position de ses bureaux, a été de mettre fin au contrat d’une centaines de personnes jugées proches de Bendjo.
« Je mène cette mission avec obligation de résultats et avec beaucoup d’aisance parce que je ne suis candidat à aucune élection », a-t-il expliqué. A ceux qui « disent qu’il est à la solde de la tutelle », Jacques Yapi a répondu qu’il n’en est rien car il est et demeure « un homme assez indépendant d’esprit ». Il n’empêche, Yapi qui était issu d’une liste indépendante battue en 2013 par Bendjo est un proche de Zoumana Bakayoko, cadet d’Hemed Bakayoko et premier adjoint au maire.
C’est ce dernier qui l’a proposé au ministre de l’Intérieur en vue de sa nomination, en dehors du conseil municipal et en dehors de tout texte réglementaire. La loi exige, en effet qu’en cas de révocation, le maire soit remplacé par le premier adjoint au maire. Le coup d’Etat aurait été trop gros si Bakayoko avait été désigné maire.
Le deuxième adjoint au maire et le troisième sont tous les deux des proches de Bendjo. Le ministre Sidiki Diakité a donc dû descendre loin dans le rang protocolaire de la mairie, pour nommer, sans autre forme de règle, le conseiller municipal qui pouvait mener « cette mission avec obligation de résultats ».
Elvire Ahonon
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