Ivoire Soir Numérique n°001 du lundi 22 octobre 2018. 18h ce dimanche 14 octobre 2018 : une folle rumeur relayée par un site Internet insinue que Jacques Ehouo a été arrêté par la police. Fausse alerte.
Il avait juste été intercepté, à l'entrée du Plateau, par des policiers qui ont fini par le laisser passer, sur pression d'une foule de plus en plus compacte. A Aboboudoumé, à Locodjro et Agban Village, les membres des générations Blessoué dont fait partie Ehouo, s'apprêtent à entrer en « guerre ». La colère est à son comble dans les villages atchan.
Retour en arrière. 19h30, ce samedi 13 octobre 2018 : Fabrice Sawegnon est dans son quartier général de campagne. Il était jusque-là confiant, quand les remontées d'informations venues de bureaux de vote le donnent perdant. L'un de ses proches identifié comme un employé de Voodoo, grâce à l'application CallApp, envoie un SMS aux représentants dans les centres de vote, qui n'ont pas encore fini le dépouillement. « Ordre de ne pas signer les PV où FS n'est pas vainqueur », lance-t-il.
Trop tard. Sept centres de vote sur huit ont bouclé et donnent tous Jacques Ehouo vainqueur. Seul le centre de vote de la Chambre de commerce n'a pas bouclé les consolidations. En fait, Sawegnon n'avait jamais imaginé perdre face à Jacques Ehouo, qu'il qualifiait avec mépris. « Dans mon histoire, je voulais croiser Bendjo et le battre. Mon intention n'était pas de croiser les minus. Je me prépare pour des grandes choses. Les petites ne m'intéressent pas », avait-il confié à un journaliste, dans son habituel ton arrogant.
Il avait tout calculé, y compris ces « hors-zones » sur lesquels il misait. Les « hors-zones », ce sont les électeurs importés comme du bétail au Plateau, lors du vote. Les deux camps ont leur bétail électoral. Dans les comptes-rendus faits à Sawegnon, pas moins de 10 000 « hors-zones » à qui il était remis 5 000 FCFA (Ehouo remettait 3 000 FCFA de son côté) devraient venir grossir son électorat. Seulement voilà. Trois individus au cœur du système Bendjo par le passé, qui l'avaient assuré qu'ils contrôlaient une bonne partie des « hors zones » du maire révoqué n'étaient rien d'autre que des (…)
