Le PPA-CI cherche à maintenir son unité malgré les divergences internes à l'approche de la présidentielle de 2025 en Côte d'Ivoire.
Le PPA-CI se trouve à un tournant de son histoire politique en Côte d'Ivoire. À l'approche de l'élection présidentielle de 2025, le parti de Laurent Gbagbo fait face à des défis internes qui mettent à l'épreuve sa cohésion et sa stratégie politique.
Le 12 septembre 2024, un communiqué de Jean-Gervais Tchéidé, secrétaire général du PPA-CI, a suspendu les activités d'Ahoua Don Mello, vice-président du parti. Cette décision a empêché Don Mello d'animer des conférences prévues à Dabou et Koumassi, révélant des tensions au sein de la direction du parti.
Les récentes sorties d'Ahoua Don Mello ont démontré sa capacité à mobiliser les militants du parti. Ses conférences à Yopougon et Port-Bouët en juin et juillet 2024 ont attiré un public nombreux, suscitant l'intérêt des fédérations de l'intérieur du pays.
Divergences idéologiques et stratégiques
Le PPA-CI, initialement positionné à gauche de l'échiquier politique ivoirien, semble opérer un virage idéologique. Les « 10 piliers de la Renaissance » et les « 10 engagements de Gbagbo » ont été révisés, atténuant certaines positions sur la souveraineté et l'indépendance économique du pays.
Ce repositionnement se manifeste également par la participation du parti à des événements internationaux, comme la Convention du Parti démocrate américain en août 2024. Laurent Gbagbo lui-même a modéré ses critiques envers le FCFA, exprimées lors de son discours à Agboville le 6 avril 2024.
Cette évolution idéologique crée des tensions au sein du parti. Ahoua Don Mello, fervent défenseur du socialisme et opposé à l'influence occidentale, se trouve en désaccord avec cette nouvelle orientation. En tant que 1er vice-président de l'Alliance internationale des BRICS en charge des projets stratégiques, Don Mello prône une approche différente.
« Nos meilleurs alliés, c'est le monde des BRICS, » affirme Don Mello. Il ajoute que « la croissance et l'autonomie des États africains, comme la Côte d'Ivoire, tenus en laisse, se trouvent dans l'ouverture à ces puissances émergentes ».
Enjeux pour l'élection de 2025
Le PPA-CI se trouve confronté à plusieurs défis à l'approche de l'élection présidentielle de 2025. Le parti doit maintenir son unité malgré les divergences idéologiques internes. Il lui faut également définir une stratégie électorale claire, avec ou sans la candidature de Laurent Gbagbo.
Bien que le boycott du prochain scrutin présidentiel ne soit plus à l'ordre du jour, des réflexions sur un éventuel plan B circulent au sein du parti. Le modèle Sonko-Diomaye au Sénégal est évoqué comme une possible alternative en cas d'obstacles à la candidature de Laurent Gbagbo.
Dans ce contexte, Ahoua Don Mello émerge comme une figure potentielle de succession. Son expérience politique et ses relations internationales le positionnent comme un candidat crédible, alimentant les tensions entre les différentes factions du parti.
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À l'approche de la Convention du 10 mai 2024, la direction du PPA-CI a multiplié les efforts pour maintenir l'unité du parti. Des entretiens à huis clos ont eu lieu entre Don Mello et les principaux dirigeants du parti, dont Laurent Gbagbo, Sébastien Dano Djédjé et Dr Assoa Adou.
Suite à ces rencontres, Ahoua Don Mello a publiquement réaffirmé son soutien à Laurent Gbagbo. Dans une déclaration à la télévision du parti, il a appelé « les militants et sympathisants à se ranger derrière le camarade-président Laurent Gbagbo pour son investiture à la Convention ».
L'approche de l'élection présidentielle de 2025 mettra à l'épreuve la cohésion et la stratégie du PPA-CI. La gestion des tensions internes et la présentation d'une vision claire pour l'avenir de la Côte d'Ivoire seront déterminantes pour le succès du parti.
Le PPA-CI se trouve à un moment décisif de son histoire. Les choix effectués dans les mois à venir auront un impact sur son avenir politique et sur le paysage électoral ivoirien dans son ensemble.
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