Lors du « Rendez-vous du RHDP » le 2 avril 2025, le ministre d'État Adjoumani a affiché la sérénité du parti présidentiel face à la présidentielle de 2025 tout en adressant un avertissement à l'opposition.
La présidentielle de 2025 occupe désormais le centre des discussions politiques en Côte d'Ivoire. Lors du dernier « Rendez-vous du RHDP » à la Rue Lépic, le ministre d'État Adjoumani a réaffirmé la position du parti au pouvoir face aux tensions naissantes dans l'arène politique.
La rencontre, articulée autour du thème « Une Côte d'Ivoire stable et épanouie avec le RHDP », a permis au porte-parole principal du parti présidentiel de dresser un bilan des actions gouvernementales tout en répondant aux critiques de l'opposition. Son intervention s'est conclue par un message direct aux formations politiques adverses.
Des accusations rejetées
Face aux allégations d'instrumentalisation de la justice visant à écarter certains candidats de l'opposition, le ministre d'État a fermement rejeté toute implication du RHDP. « Où est la place du RHDP ? Ce sont des militants du PDCI qui attaquent la direction de leur parti sous le prétexte qu'ils sont abusivement exclus », a-t-il précisé.
Concernant les critiques sur la liste électorale provisoire, qualifiée par l'opposition de contenir « 6 millions d'anomalies », Adjoumani a dénoncé un « bavardage inutile ». « Au RHDP, nous sommes un parti responsable. Si nous détectons des anomalies, ce n'est pas à la place publique que nous allons les porter, mais devant la commission en charge de gérer ces dossiers », a-t-il expliqué.
Une approche de l'inclusivité
Le ministre d'État s'est dit « parfaitement d'accord » avec le communiqué des évêques appelant à des élections démocratiques et inclusives, tout en précisant sa conception de cette inclusivité. « L'inclusivité n'est pas par rapport à des individus », a-t-il souligné, citant l'exemple sénégalais d'Ousmane Sonko.
« Ce que nous demandons au parti, c'est de ne pas nous priver d'une élection inclusive », a poursuivi Adjoumani, ajoutant : « Maintenant, s'il y a des partis qui sont focalisés sur des individualités qui empêchent que leur parti ait des candidats, ce sont ceux-là qui vont nous priver de cette inclusivité ». Une référence aux situations judiciaires de certains opposants.
La conclusion de l'intervention du ministre d'État contenait un message sans ambiguïté. « Pour tout dire, au RHDP, nous sommes sereins. Nous sommes sereins et quelles que soient les attaques, quelles que soient les menaces, nous demeurons sereins », a-t-il affirmé.
Cette déclaration était accompagnée d'un avertissement explicite : « Seulement, ce que je voudrais demander aux autres, c'est qu'il ne faudrait pas allumer le feu et vouloir fuir le feu. Cette année, il ne sera pas question d'allumer le feu et de se déguiser pour sortir de la Côte d'Ivoire », a prévenu Adjoumani, faisant allusion aux crises électorales passées et à leurs conséquences.
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