Ferro Bally rapporte que le parrainage électoral pour la présidentielle 2025 en Côte d'Ivoire sera jugé par la CEDEAO le 14 mai suite à la requête de l'opposant Jacob Coulibaly.
Le système de parrainage pour la présidentielle ivoirienne sera jugé le 14 mai 2025 à Lagos. Ferro Bally, journaliste ivoirien, indique que Jacob Mamadou Coulibaly, président de l'Alliance pour la démocratie et la paix (ADP), a saisi la Cour de justice de la CEDEAO pour contester cette disposition électorale introduite par l'ordonnance du 7 mai.
L'opposant considère que l'obligation de recueillir les signatures d'au moins 1% des électeurs dans 50% des districts autonomes et des 31 régions constitue une barrière artificielle à la participation politique. Ce dispositif s'inscrit dans un contexte électoral déjà tendu, à cinq mois d'un scrutin présidentiel susceptible de cristalliser les tensions dans le pays.
Un scrutin sous haute tension
La présidentielle du 25 octobre 2025 s'annonce particulièrement disputée. Ferro Bally souligne que plusieurs points de désaccord persistent entre pouvoir et opposition : révision contestée de la liste électorale, refus d'un audit indépendant du fichier électoral et craintes d'exclusion des principaux candidats d'opposition.
Dans ce contexte, le gouvernement ivoirien a récemment refusé 12 millions d'euros d'aide internationale proposés par le PNUD et l'Union européenne pour financer le scrutin. Ce refus illustre la volonté d'autonomie financière des autorités, qui ont prévu 55,721 milliards de FCFA dans le budget 2025 pour l'organisation des élections. Un message clair adressé aux partenaires internationaux : pas d'ingérence dans cette « affaire ivoiro-ivoirienne ».
Un précédent juridique défavorable
La démarche de Jacob Mamadou Coulibaly s'inscrit dans une longue série de confrontations entre l'État ivoirien et les juridictions internationales. Ferro Bally rappelle que la Côte d'Ivoire a systématiquement ignoré les décisions défavorables rendues par ces instances.
En 2021, la condamnation à payer 1,250 milliard de FCFA à l'homme d'affaires Oumar Diawara a été suivie d'une contre-offensive judiciaire nationale. De même, les décisions de la Cour africaine des droits de l'homme concernant Laurent Gbagbo et Guillaume Soro ont été rejetées, conduisant au retrait de la Côte d'Ivoire de la juridiction en avril 2020. Dans ce contexte, l'action judiciaire engagée par l'ADP apparaît comme un recours symbolique dont l'efficacité reste incertaine, même si une décision favorable pourrait renforcer la pression internationale sur le processus électoral ivoirien.
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