Le mouvement FIER a condamné le 27 mars les discours violents et menaces publiés sur les réseaux sociaux par des partisans autoproclamés du RHDP et du PPA-CI à l'approche des élections.
Les discours haineux prolifèrent sur les réseaux sociaux à l'approche de l'élection présidentielle de 2025, provoquant la réaction du mouvement FIER (Forum Ivoirien pour l'Émergence et le Renouveau). Dans un communiqué publié le 27 mars, l'organisation a condamné fermement les propos belliqueux émanant de « partisans autoproclamés du RHDP et du PPA-CI ».
Cette prise de position intervient dans un contexte de montée des tensions sur les plateformes numériques, où les invectives et menaces tendent à remplacer le débat d'idées. Le mouvement FIER, par la voix de son Secrétaire Exécutif Chami Bakayoko, appelle à privilégier la confrontation programmatique plutôt que les intimidations.
La diaspora pointée du doigt
L'organisation note avec préoccupation l'origine géographique de nombreux messages incendiaires. « Force est de constater que ceux qui les tiennent résident pour la plupart en France ou dans certains pays étrangers d'où ils croient ainsi pouvoir échapper à la rigueur de la loi », indique le communiqué de FIER.
Le mouvement établit également un lien entre ces discours et l'activité de « certains cybercriminels qui se sont spécialisés dans la délation et les injures publiques sur les réseaux sociaux impunément… pour le moment ». Cette mention laisse entendre une possible action judiciaire à venir contre les auteurs de tels propos.
Le spectre des crises passées
FIER rappelle le lourd tribut payé par la Côte d'Ivoire lors des précédentes crises post-électorales. « Notre pays a traversé une grave crise politique qui s'est soldée par des milliers de morts et blessés », souligne le communiqué, évoquant également « les plaies encore béantes des nombreuses victimes » que le pays tente de panser.
Cette référence directe aux violences passées sert d'avertissement quant aux risques d'une nouvelle escalade verbale qui pourrait dégénérer. Le mouvement met ainsi en garde contre la reproduction d'un cycle de violence dont les conséquences humaines restent encore visibles dans la société ivoirienne.
Un appel à la responsabilité collective
Le communiqué exhorte les organisations politiques à prendre leurs responsabilités. « Nous encourageons les partis politiques à former leurs militants et sympathisants à la culture de la paix, au bon ton et à la prise de parole responsable », écrit le Secrétaire Exécutif de FIER.
Dans sa conclusion, le mouvement formule une métaphore significative pour réorienter le débat politique : « À la confrontation des biceps et des triceps, nous exhortons les uns et les autres au croisement des neurones, à travers notamment la valorisation des bilans et des programmes de gouvernement de leur parti politique et candidat déclaré. »
Cette déclaration s'inscrit dans un contexte politique tendu, à sept mois d'une élection présidentielle qui oppose notamment le RHDP au pouvoir au PPA-CI dirigé par Laurent Gbagbo. Le spectre des violences post-électorales de 2010-2011, qui avaient fait plus de 3 000 morts selon les Nations Unies, plane sur les préparatifs de ce scrutin.
Les observateurs de la vie politique ivoirienne notent que les tensions en ligne précèdent souvent des confrontations physiques, d'où l'importance d'une modération du discours politique dès maintenant, alors que la campagne officielle n'a pas encore débuté.
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