Après avoir officiellement renoncé à sa nationalité française, Tidjane Thiam doit maintenant affronter plusieurs obstacles pour concrétiser sa candidature à la présidentielle ivoirienne d'octobre 2025.
Tidjane Thiam a franchi une première étape significative dans son parcours vers la présidentielle ivoirienne. Le décret publié le 20 mars 2025 au Journal Officiel français confirme officiellement sa renonciation à la nationalité française, le rendant désormais exclusivement ivoirien. Cette clarification de sa situation administrative ouvre la voie à sa candidature, mais ne résout pas tous les défis qui l'attendent.
Le président du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI) doit désormais naviguer dans un paysage politique complexe où la course à la présidentielle s'intensifie. L'ancien banquier, revenu en politique ivoirienne après une longue carrière internationale, se retrouve face à plusieurs enjeux cruciaux dans les mois à venir.
L'investiture du PDCI en question
La première échéance pour Tidjane Thiam concerne son propre parti. Un bureau politique du PDCI se tiendra le 5 avril pour déterminer la date de la convention d'investiture du candidat officiel. Cette étape n'est pas une simple formalité, car une compétition interne a émergé avec la candidature déclarée de Jean-Louis Billon, ancien ministre du Commerce et cadre influent du parti.
Cette situation pourrait fragiliser l'unité du PDCI, principale formation d'opposition ivoirienne. Selon le Journal Officiel, Tidjane Thiam est maintenant « libéré de son allégeance à l'égard de la France », mais il lui reste à consolider son leadership au sein de sa propre formation politique. La désignation d'un candidat unique conditionnera la capacité du parti à présenter un front uni face au pouvoir en place.
Le parcours administratif jusqu'au scrutin
Malgré la résolution de la question de sa nationalité, Tidjane Thiam n'est pas encore assuré de pouvoir se présenter. Son nom figure sur la liste électorale provisoire publiée récemment, mais la liste définitive ne sera connue que le 20 juin, après l'examen des recours potentiels.
D'autres obstacles administratifs pourraient surgir. Certains juristes évoquent toujours l'article 48 du code de la nationalité ivoirienne, selon lequel Thiam aurait perdu sa nationalité ivoirienne en acquérant la nationalité française en 1987. Ce débat juridique pourrait resurgir lors du dépôt des candidatures à la Commission électorale.
La question des nationalités reste sensible dans la politique ivoirienne. Le président actuel, Alassane Ouattara, avait lui-même été écarté des scrutins de 1995 et 2000 sur des accusations similaires concernant ses origines. Pour l'élection d'octobre 2025, Ouattara n'a pas encore officialisé sa candidature pour un quatrième mandat, mais son parti l'y encourage vivement.
Le scrutin présidentiel du 25 octobre 2025 s'annonce donc comme une étape déterminante pour l'avenir politique de Tidjane Thiam, qui devra transformer cette première victoire administrative en un véritable élan politique dans les mois à venir.
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