L'opposition ivoirienne face à un tournant décisif. L'unité des forces politiques devient un enjeu central pour peser dans le débat démocratique à l'approche de 2025.
Le paysage politique se recompose à l'approche de l'élection présidentielle de 2025. Le rapprochement historique entre le Front Populaire Ivoirien (FPI) et le Parti Démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI-RDA) en 2020 a marqué un tournant. Cette alliance inattendue entre deux formations aux idéologies opposées a révélé l'ampleur des enjeux.
La rencontre entre Laurent Gbagbo et Henri Konan Bédié à Bruxelles en 2019 a posé les bases de cette collaboration. Les deux leaders ont convenu de mettre leurs différends de côté pour œuvrer à la réconciliation nationale.
Nazaire Kadia, analyste politique, explique : « Face à l'agonie que vivait le pays, le FPI d'alors et le PDCI avaient tu leurs divergences idéologiques et tous les contentieux qui avaient pu exister entre eux, pour ne regarder qu'à la Côte d'Ivoire et à sa survie. »
Cette volonté s'est concrétisée par un grand meeting au Parc des Sports de Treichville en septembre 2019. L'événement a symbolisé la convergence de vues des deux principaux partis d'opposition, déterminés à agir de concert pour l'avenir du pays.
Des obstacles persistants
Malgré cette dynamique d'union, les défis restent nombreux pour l'opposition ivoirienne. La Commission Électorale Indépendante (CEI) fait toujours l'objet de critiques quant à sa composition et son impartialité. Le découpage électoral est également remis en question, tout comme la fiabilité de la liste électorale.
Nazaire Kadia souligne : « Toutes ces demandes de l'opposition se sont brisées sur le parapluie du refus et du mépris du pouvoir. » À un an de l'échéance de 2025, ces problématiques demeurent entières. L'opposition se trouve face à un défi de taille : trouver un terrain d'entente avec le pouvoir en place pour garantir la transparence du scrutin.
L'impératif d'unité
L'appel de Bonoua lancé par Laurent Gbagbo illustre la nécessité pour l'opposition de faire front commun. Il ne s'agit pas de se rallier derrière un seul leader, mais de créer les conditions d'une élection équitable. Affi N'guessan, président du FPI, rappelle : « La cartographie électorale en Côte d'Ivoire est telle qu'aucun parti ne peut gagner seul. Chaque parti doit garder à l'esprit qu'il devra conclure un accord à un moment. »
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Cependant, la multiplication des coalitions et les ambitions personnelles menacent cette unité. Nazaire Kadia met en garde : « Il faudra nécessairement taire les egos, passer par pertes et profits les divergences passées et ne regarder qu'à la Côte d'Ivoire. Autrement dit, l'histoire se répétera et les opposants n'auront que leurs yeux pour pleurer face au passage en force du RHDP. »
L'opposition ivoirienne se trouve à la croisée des chemins. Sa capacité à s'unir et à proposer une alternative crédible déterminera son poids dans le débat démocratique à venir.
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