Le mouvement de grève des enseignants pour l’obtention d’une prime d’incitation prend de l’ampleur. Fernand Dedeh analyse les enjeux et l’impact sur les examens.
La grève des enseignants pour la prime d’incitation se renforce après deux jours de mobilisation sans solution en vue. « La grève est largement suivie et met en péril les examens de fin d’année », alerte Fernand Dedeh dans une analyse partagée sur les réseaux sociaux. Le journaliste observe une augmentation de la participation au mouvement alors qu’aucune rencontre formelle n’a eu lieu entre le gouvernement et les syndicats.
L’absence de dialogue concret, hormis quelques échanges avec le Conseil national des droits de l’homme, conduit à ce que les syndicats considèrent comme une « reconduction tacite du mouvement ». Fernand Dedeh évoque même la possibilité d’une grève illimitée qui entraînerait un « blocage total de l’école ».
Positions divergentes
Les revendications des enseignants restent centrées sur l’obtention d’une prime d’incitation. « Nous souhaitons que le Gouvernement pose un acte fort : s’engager sur le paiement de la prime, même si ce n’est pas effectif dans l’immédiat », rapporte Fernand Dedeh, citant un responsable syndical. Cette demande témoigne d’une volonté d’obtenir un engagement formel plutôt qu’une satisfaction immédiate des revendications.
Le gouvernement maintient sa position et assure que « les portes du dialogue sont ouvertes et qu’elles n’ont jamais été fermées ». Selon les autorités, « les propositions relatives à l’élargissement de la prime d’incitation à tous les fonctionnaires sont à l’étude, d’abord au niveau du conseil consultatif et au niveau du comité d’experts ». Cette réponse ne convainc pas les grévistes qui y voient une tactique dilatoire.
Fernand Dedeh relève que face à cette situation, les enseignants « utilisent l’école comme grenade offensive ». Cette expression illustre comment le secteur éducatif devient un levier de pression dans ce conflit social. Le journaliste note l’ampleur du mouvement qui « met en péril les examens de fin d’année », soulignant les conséquences sur le calendrier scolaire.
Escalade des tensions
La situation s’est aggravée avec « l’enlèvement et la mise sous mandat de dépôt du chargé de communication de l’un des syndicats signataires du mot de grève ». Cette mesure judiciaire, basée sur des accusations de « coalition d’agents publics et d’entrave au fonctionnement des services de l’État », a pour effet de « durcir le mouvement », selon l’analyse de Fernand Dedeh.
Le journaliste s’interroge sur les motivations de cette arrestation : « Il paie pour tous les responsables syndicaux signataires du mot d’ordre de grève ? Ou bien, il fait trop bien son travail de communication et il fallait le réduire au silence ? ». Il ajoute : « Les têtes sont bien visibles, pourquoi le genou doit porter le chapeau ? ».
Dans ce contexte tendu, Fernand Dedeh estime que « le Gouvernement a le mauvais rôle » car il est sous le regard attentif des « parents d’élèves et les élèves ». Il rapporte également l’avis d’un observateur qui rappelle que « les fonctionnaires ivoiriens ont bénéficié, en 10 ans, de 10 à 25 % d’augmentation de salaire » et qu’« aucun pays dans l’UEMOA n’offre les conditions (salaires, primes et avantages) qu’en Côte d’Ivoire ».
Toutefois, cet observateur cité par Fernand Dedeh pointe une faiblesse gouvernementale : « le Gouvernement communique mal, en mode miroir. Nombrilisme, autocélébration… ». Cette critique de la stratégie communicationnelle suggère que l’approche adoptée par les autorités constitue un frein à la résolution du conflit.
L’analyse de Fernand Dedeh présente les enjeux d’un mouvement social qui s’inscrit dans la durée et dont l’issue reste incertaine. Alors que la grève continue, les conséquences sur le système éducatif ivoirien et particulièrement sur les examens de fin d’année sont au centre des préoccupations.
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