Le prix du trafic de clitoris en Côte d’Ivoire atteint des sommes importantes. Une enquête révèle l’existence d’un marché noir lié à des croyances mystiques dans plusieurs régions du pays.
Prix du trafic de clitoris en Côte d’Ivoire dépasse le salaire minimum local, révèle une enquête de l’AFP. Ce commerce clandestin, lié à des croyances mystiques, se déroule dans plusieurs régions du pays, notamment autour de Touba, dans le nord-ouest.
Sur le marché clandestin, le prix d’un clitoris peut atteindre 100.000 francs CFA (152 euros) pour une fille vierge, et 65.000 francs CFA (99 euros) pour une femme ayant déjà eu des enfants. Ces montants dépassent le salaire minimum ivoirien fixé à 75.000 francs CFA (114 euros).
Labe Gneble, directeur de l’Organisation nationale pour l’enfant, la femme et la famille (Onef), explique que « cet organe est utilisé pour faire des philtres d’amour, avoir de l’argent ou accéder à de hautes fonctions politiques ».
Un processus de fabrication macabre
Moussa Diallo, ancien féticheur, décrit le processus de fabrication de la poudre de clitoris. Les exciseuses font sécher l’organe pendant un à deux mois, puis le pilent avec des cailloux. Le résultat est une « poudre noire » parfois mélangée à d’autres ingrédients comme des plantes ou du beurre de karité.
Des chercheurs et travailleurs sociaux confirment l’existence de ce trafic dans différentes régions de Côte d’Ivoire. Dans le district du Denguélé, des agriculteurs achètent des clitoris pour mélanger la poudre avec leurs semences, croyant améliorer leur production agricole.
Dans le centre-ouest, certaines femmes utilisent cette poudre comme aphrodisiaque, espérant par exemple empêcher l’infidélité de leur mari.
Un obstacle à l’éradication de l’excision
Ce commerce est considéré comme « une des raisons de la survivance des mutilations génitales féminines » en Côte d’Ivoire, selon la fondation Djigui et l’Onef. Malgré une baisse du taux de prévalence depuis l’interdiction de l’excision, la pratique persiste de manière clandestine.
Une Ivoirienne sur cinq affirme encore avoir subi des mutilations génitales, avec des taux dépassant 50% dans certaines régions du nord.
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Selon l’avocate Me Marie Laurence Didier Zézé, ce commerce est considéré comme un « trafic d’organes » et un « recel » au regard du droit ivoirien. Ces actes sont punissables de plusieurs années de prison et d’amendes.
Cependant, la préfecture de police d’Odienné, couvrant cinq régions du nord-ouest ivoirien, indique n’avoir jamais poursuivi personne pour un tel trafic. Le lieutenant N’Guessan Yosso déplore le manque d’informations sur ces pratiques considérées comme sacrées par la population locale.
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