Face à un taux de pauvreté extrême de 38% en Afrique subsaharienne, la Banque mondiale propose des solutions innovantes que la Côte d'Ivoire compte adopter rapidement.
Les chiffres révélés par la Banque mondiale le 3 décembre 2024 sonnent comme un signal d'alarme pour l'Afrique subsaharienne. Alors que l'extrême pauvreté recule partout dans le monde, passant sous la barre des 10%, elle touche encore 38% de la population en Afrique subsaharienne. Plus préoccupant encore, la région pourrait concentrer 87% de la pauvreté mondiale d'ici 2030 sans actions décisives.
Cette situation inquiétante pousse la Côte d'Ivoire à repenser son approche du développement économique. « Ce rapport arrive à point nommé pour la Côte d'Ivoire qui est prête à lutter contre la pauvreté et les inégalités », déclare Belmonde Dogo, ministre de la Solidarité, de la Cohésion nationale et de la Lutte contre la pauvreté.
Les technologies au service du développement
L'innovation technologique émerge comme un levier puissant de transformation sociale. Le rapport cite l'exemple du Kenya, où l'argent mobile a révolutionné l'inclusion financière des populations vulnérables. « Les inégalités structurelles n'ont rien d'inéluctable », affirme Nistha Sinha, co-autrice du rapport, soulignant le potentiel des solutions numériques.
Ces innovations permettent de surmonter des obstacles traditionnels : aujourd'hui, seuls 32% des ménages pauvres ont accès à l'électricité, contre 70% pour les ménages non pauvres. Les technologies financières mobiles peuvent aider à combler ce fossé en facilitant l'accès aux services bancaires et aux opportunités économiques.
Réformes structurelles et succès africains
Le rapport met en lumière des exemples de réussite dont la Côte d'Ivoire peut s'inspirer. L'Éthiopie a transformé son secteur agricole en modernisant les droits fonciers. Le Ghana a obtenu des résultats significatifs en combinant investissements dans l'éducation et réforme du secteur du cacao.
« Ces priorités doivent être abordées de manière intégrée », explique Gabriela Inchauste, co-autrice du rapport. Cette approche globale se décline en quatre axes stratégiques : renforcement institutionnel, investissement dans le capital humain, création d'emplois et gestion équitable des ressources publiques.
Un plan d'action pour la Côte d'Ivoire
Le gouvernement ivoirien intègre ces recommandations dans son plan de développement 2025-2030. L'accent est mis sur des solutions concrètes pour améliorer la vie quotidienne des populations :
- Modernisation des systèmes de paiement et d'accès aux services financiers
- Investissements ciblés dans l'éducation et la formation professionnelle
- Réformes pour faciliter l'accès aux marchés et aux technologies
- Programmes de protection sociale innovants
Les défis de la mise en œuvre
La transformation visée nécessite une approche systémique. Les statistiques actuelles montrent que l'Afrique reste la deuxième région la plus inégalitaire du monde après l'Amérique latine. En Côte d'Ivoire, les disparités d'accès à l'éducation et aux services de base persistent.
Cependant, les exemples de réussite dans d'autres pays africains démontrent qu'un changement rapide est possible avec des politiques adaptées. Le ministre Belmonde Dogo souligne l'importance d'être « plus stratégique et d'aborder les causes profondes des inégalités ».
La Côte d'Ivoire dispose d'atouts considérables pour réussir cette transformation : une économie dynamique, une population jeune et une volonté politique affirmée. Les innovations technologiques et financières offrent des opportunités sans précédent pour accélérer la réduction de la pauvreté.
Le succès dépendra de la capacité à maintenir un engagement constant et à adapter les solutions au contexte local. Les expériences réussies dans d'autres pays africains montrent qu'une transformation sociale et économique profonde est possible en combinant innovation technologique et réformes structurelles.
La mise en œuvre de ces recommandations marque le début d'une nouvelle phase dans le développement de la Côte d'Ivoire. Comme le souligne le rapport de la Banque mondiale, l'objectif n'est pas seulement de réduire la pauvreté, mais de créer les conditions d'une prospérité partagée et durable.
L'intégration des solutions technologiques et des réformes structurelles dans le plan de développement 2025-2030 témoigne de l'ambition du pays de transformer durablement son économie. Le défi est de taille, mais les outils et les exemples de réussite existent pour guider cette transformation.
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