Jean-Louis Billon, invité de Life TV le 16 avril 2025, s'est opposé au boycott électoral, estimant que pour changer de gouvernance en Côte d'Ivoire, l'opposition doit participer au scrutin.
Billon et le boycott élections 2025 par l'opposition. Tandis que plusieurs formations de l'opposition se retirent de la Commission électorale indépendante (CEI), Jean-Louis Billon trace sa propre ligne. Face aux journalistes de l'émission « Grand Talk » diffusée mercredi sur Life TV, le candidat déclaré à la présidentielle d'octobre a été catégorique.
Le même jour où la CEI organisait « une rencontre d'échange avec l'ensemble des guides religieux de Côte d'Ivoire » pour « un processus électoral apaisé », le délégué départemental du PDCI à Dabakala a clairement exprimé son refus de s'inscrire dans une stratégie de boycott. Une position qui le distingue des récentes décisions prises par d'autres partis d'opposition.
« Il faut aller aux élections pour battre le RHDP »
« Je ne suis pas pour un boycott », a affirmé Jean-Louis Billon sans ambages lorsque la question lui a été posée. « Si on veut que le RHDP parte, il faut qu'on aille aux élections et qu'on les batte », a-t-il déclaré, ajoutant avec la même conviction : « Si on boycotte, ils resteront. C'est aussi simple que ça. »
Cette prise de position intervient dans un contexte où le Parti des peuples africains-Côte d'Ivoire (PPA-CI) de Laurent Gbagbo, par la voix de Demba Traoré, a récemment demandé à son représentant de quitter la CEI. D'autres formations politiques membres de la Coalition des partis politiques de l'opposition (CAP) ont également adopté une posture similaire, faisant craindre une dynamique de boycott électoral.
Un refus d'être « le cacabée de Lathan Ouattara »
Lorsqu'un des journalistes présents sur le plateau lui a demandé s'il allait devenir « le cacabée de M. Lathan Ouattara », en référence aux candidats qui s'étaient maintenus lors du boycott de 2020, Jean-Louis Billon a rejeté cette comparaison. « Vous n'avez pas besoin de cacabée ou quoi que ce soit », a-t-il répondu.
Pour Billon, les critiques de l'opposition envers la CEI, bien que peut-être justifiées, ne doivent pas conduire à une stratégie de boycott qui, selon lui, ne ferait que conforter le parti au pouvoir. « Vous êtes en train de faire de l'extrapolation, c'est vous qui dites qu'il va y avoir un boycott », a-t-il lancé au journaliste qui l'interrogeait sur cette éventualité.
La conviction d'un désir de changement
Pour justifier sa volonté de participer au scrutin présidentiel malgré les tensions actuelles, Jean-Louis Billon s'appuie sur ce qu'il perçoit comme un profond désir de changement au sein de la population ivoirienne. « Les Ivoiriens veulent que le RHDP parte », a-t-il affirmé avec assurance.
Allant plus loin dans son analyse, il a même déclaré : « Imaginez qu'on soit cinq candidats au niveau national, au premier tour. Et le RHDP fait partie de ces cinq candidats-là. Eh bien au premier tour, le RHDP arrivera cinquième. » Face aux journalistes étonnés qui lui demandaient sur quelles données il fondait cette prédiction, il a simplement répondu : « Sur la lassitude. Et le désir de changement. »
Parallèlement à sa position sur la participation électorale, Jean-Louis Billon a profité de cette émission pour rappeler les grandes lignes de son projet politique. « Je suis quelqu'un qui prône le nationalisme économique, faire en sorte que l'Ivoirien soit premier chez lui, faire en sorte que la première préoccupation des Ivoiriens trouve réponse, à savoir l'emploi », a-t-il expliqué.
Se présentant comme « un politicien complètement différent » issu du secteur privé, Jean-Louis Billon a lancé un appel aux électeurs : « Essayez un autre type d'acteur politique. Jusque-là, vous avez eu des hauts fonctionnaires, des gens du secteur public. Essayez quelqu'un du secteur privé. »
À l'heure où les tensions s'accentuent entre l'opposition et le pouvoir à propos de l'organisation des élections, la position de Jean-Louis Billon illustre les divergences stratégiques au sein même de l'opposition ivoirienne. Les prochaines semaines diront si cette approche lui permettra de rassembler autour de sa candidature, y compris au sein de son propre parti, le PDCI.
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