Robert Bourgi publie un livre controversé sur la Françafrique. L'ancien intermédiaire entre l'Élysée et les présidents africains fait des révélations sur la politique française en Afrique.
Robert Bourgi, figure controversée de la Françafrique, publie un livre qui fait grand bruit. Né à Dakar en 1945, fils d'un commerçant libanais proche des réseaux de Jacques Foccart, Bourgi a longtemps joué un rôle d'intermédiaire entre l'Élysée et les présidents africains.
Dans son ouvrage, Bourgi aborde plusieurs sujets sensibles, notamment l'élection présidentielle ivoirienne de 2010. Il affirme que Laurent Gbagbo aurait remporté ce scrutin, se basant sur la décision du Conseil constitutionnel de l'époque. Cette déclaration ravive le débat sur cette période trouble de l'histoire ivoirienne.
Un personnage au cœur de la Françafrique
Robert Bourgi a grandi dans les milieux de la Françafrique, où affaires, politique et parfois banditisme s'entremêlent. Avocat de formation, il n'a jamais plaidé, préférant cultiver ses relations avec les palais présidentiels africains et l'Élysée.
Bourgi se vante d'avoir été un relais entre les présidents africains et les présidents français Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy. Il a notamment admis avoir convoyé des fonds de certains chefs d'État africains vers des hommes politiques français. Dans une interview, il avait même expliqué comment il transportait de l'argent du président burkinabè Blaise Compaoré au président français Jacques Chirac en utilisant des djembés.
Révélations et controverses
Dans son livre, Bourgi fait plusieurs révélations controversées. Outre ses propos sur l'élection ivoirienne de 2010, il évoque également l'implication supposée d'Houphouët-Boigny dans l'assassinat de Thomas Sankara. Ces déclarations soulèvent de nombreuses questions et relancent des débats historiques.
Bourgi raconte également comment certains chefs d'État africains auraient été contraints de financer des campagnes électorales françaises. Ces révélations posent la question de la légalité de telles pratiques et de l'absence de poursuites judiciaires en France.
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Venance Konan, commentant ces révélations, souligne : « Le vrai scandale, c'est lorsqu'aucune autorité judiciaire en France ne réagit quand Robert Bourgi raconte tranquillement comment un chef d'État français rackettait des présidents de pays parmi les plus pauvres du monde, pour financer sa campagne électorale. »
Ces révélations de Robert Bourgi, si elles se confirment, jettent une lumière crue sur les pratiques de la Françafrique et posent de sérieuses questions sur l'éthique des relations franco-africaines. Elles relancent également le débat sur la transparence et la légalité des financements politiques en France.
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