A la proche de la présidentielle de 2025, le RHDP déploie diverses tactiques pour consolider son pouvoir, tandis que l'opposition peine à présenter un front uni face au parti au pouvoir.
Le Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP) met en œuvre une stratégie multifacette pour maintenir sa position dominante sur la scène politique ivoirienne. Cette approche soulève des questions sur l'avenir de l'opposition.
Le RHDP utilise diverses techniques pour fragiliser ses adversaires politiques. Ferro Bally, journaliste ivoirien, explique : « Le régime ivoirien utilise les mêmes méthodes, qui vont du harcèlement aux emprisonnements politiques, en passant par le discrédit et la délégitimation des cibles comme Gbagbo et Tidjane Thiam, les persécutions, les diffusions de vraies-fausses informations, etc. »
Ces stratégies s'inspireraient de programmes secrets comme le CointelPro, utilisé par le FBI entre 1956 et 1971. L'objectif serait de neutraliser l'opposition la plus représentative et de susciter des divisions au sein des partis adverses.
Les manœuvres en coulisses du RHDP
Le pouvoir opère également en sous-main pour influencer le paysage politique. Ferro Bally souligne : « Le pouvoir, à travers taupes, groupes d'intérêts et lobbies, opère sur plusieurs fronts: d'une part, semer la zizanie entre groupes politiques afin de faire échouer la naissance d'une coalition forte et d'autre part, continuer activement de faire la cour au PDCI-RDA pour l'éloigner du PPA-CI. »
Ces actions visent à fragmenter l'opposition et à renforcer la position du RHDP. L'élection d'Adama Bictogo au perchoir le 7 juin 2022, à l'unanimité de tous les groupes parlementaires, illustre ces manœuvres discrètes.
Les défis de l'opposition face aux stratégies du RHDP
L'opposition ivoirienne fait face à plusieurs défis dans ce contexte politique tendu. Le cas du Front Populaire Ivoirien (FPI) illustre ces difficultés. Le parti est tiraillé entre son alliance avec le RHDP et son rôle traditionnel d'opposition. Ferro Bally analyse : « L'accord conclu est devenu compromettant. Un an après sa naissance, la montagne du partenariat a accouché d'une souris. »
Cette situation crée des divisions au sein du FPI. Certains membres, comme Pierre Dagbo Godé, 3e vice-président du parti, affirment : « Nous, nous sommes partenaire avec le RHDP. Nous ne sommes pas concernés par l'appel de Gbagbo (du 14 juillet 2024); nous sommes attachés à notre partenariat. » D'autres, en revanche, remettent en question cette alliance.
Le PDCI-RDA, un enjeu majeur pour le RHDP
Le Parti Démocratique de Côte d'Ivoire – Rassemblement Démocratique Africain (PDCI-RDA) représente un enjeu crucial pour le RHDP. Ferro Bally explique : « Ouattara n'a pas du tout renoncé, avant 2025, à réussir avec Thiam ce qu'il a échoué avec Bédié: le retour de l'ex-parti unique au RHDP, c'est-dire-dire l'image du père abandonnant la maison familiale pour rejoindre la résidence de son fils. »
Cette stratégie viserait à affaiblir davantage l'opposition en ralliant un parti historique au RHDP. Un tel retournement de situation aurait des implications majeures sur l'équilibre politique du pays et l'héritage de Félix Houphouët-Boigny.
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Les stratégies déployées par le RHDP et les réactions de l'opposition façonneront l'avenir politique de la Côte d'Ivoire. La capacité de l'opposition à résister aux tentatives de division et à présenter un front uni sera déterminante pour l'équilibre des forces politiques dans le pays.
Ferro Bally conclut : « Tous les coups sont ainsi permis pour neutraliser l'opposition la plus représentative et susciter des trouble-fêtes. » Dans ce contexte, l'évolution du paysage politique ivoirien dépendra de la capacité des différents acteurs à naviguer dans cet environnement complexe et à maintenir leur cohésion face aux stratégies du parti au pouvoir.
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