L'Organisation mondiale de la santé prévient qu'une pénurie d'antirétroviraux menace six pays africains suite à la suspension de l'aide américaine.
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a publié mercredi un communiqué alertant sur un risque imminent de pénurie de médicaments antirétroviraux dans huit pays, dont six en Afrique. Cette situation résulte directement de la suspension de l'aide américaine aux pays en développement, décidée en janvier.
Les six pays africains concernés par cette menace sont le Burkina Faso, le Kenya, le Lesotho, le Mali, le Nigeria et le Soudan du Sud. Haïti et l'Ukraine complètent la liste des pays exposés à cette crise sanitaire potentielle.
Les projections de l'OMS
Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l'OMS, a présenté lundi les projections de l'organisation. « Cette pénurie pourrait entraîner plus de 10 millions de nouvelles infections par le VIH et plus de trois millions de décès supplémentaires dans le monde », a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse.
Les données de l'OMS pour 2023 montrent une progression significative dans l'accès aux traitements. Le taux de personnes vivant avec le VIH ayant accès aux antirétroviraux est passé de 24 % en 2010 à 77 % fin 2023. Cette avancée risque aujourd'hui d'être compromise.
Impact du gel des financements
La décision de l'administration Trump de suspendre l'aide aux pays en développement, dans le cadre d'un examen des dépenses publiques, a créé un déficit important dans le financement de la santé mondiale. Cette mesure affecte particulièrement les programmes de lutte contre le VIH/Sida.
Les conséquences se manifestent déjà dans la chaîne d'approvisionnement en médicaments. Les pays concernés peinent à maintenir leurs stocks d'antirétroviraux, essentiels au traitement des patients séropositifs.
La situation par pays
Le Nigeria, pays le plus peuplé d'Afrique, fait face à un risque particulier en raison du nombre important de patients sous traitement. Au Soudan du Sud, la situation est compliquée par un système de santé déjà fragilisé par les conflits.
Le Burkina Faso, le Kenya, le Lesotho et le Mali doivent également gérer cette menace dans un contexte où leurs ressources sanitaires sont limitées. L'interruption des traitements pourrait avoir des répercussions graves sur la santé des patients et la propagation du virus.
L'accès continu aux antirétroviraux constitue un élément vital pour les personnes vivant avec le VIH. Une interruption de traitement peut entraîner une détérioration de l'état de santé des patients et augmenter le risque de transmission du virus.
Les perturbations dans les programmes de lutte contre le VIH risquent, selon l'OMS, de compromettre vingt années de progrès dans ce domaine. Cette situation pourrait déclencher une nouvelle crise sanitaire mondiale liée à la maladie.
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