Les gendarmes de Touba ont intercepté 377 sacs de fèves de cacao destinés au trafic transfrontalier. Cette saisie de 29 tonnes illustre l'ampleur du commerce illicite du cacao en Côte d'Ivoire.
Le trafic du cacao ivoirien vers les pays limitrophes se poursuit malgré les efforts des autorités. Les gendarmes de l'escadron mobile de Touba viennent d'intercepter près de 30 tonnes de fèves en l'espace de dix jours, lors de trois opérations distinctes menées dans la région frontalière de l'ouest du pays.
Ces saisies successives témoignent de la persistance des réseaux de contrebande qui détournent une partie de la production nationale vers les circuits illégaux. La proximité de la Guinée et les différentiels de prix pratiqués de part et d'autre de la frontière alimentent ce commerce parallèle qui échappe aux statistiques officielles et prive l'État ivoirien de recettes fiscales importantes.
Un réseau de contrebande démantelé en trois temps
La première opération, menée le 26 avril à Mahana, sous-préfecture de Touba, a permis d'intercepter 20 sacs de fèves totalisant 1,8 tonne. Cette saisie relativement modeste a été suivie d'une intervention plus conséquente trois jours plus tard.
Le 29 avril, les forces de l'ordre ont mis la main sur 218 sacs sur l'axe Sahouela-Gbelo, représentant plus de 17,8 tonnes de cacao. L'importance de cette prise suggère l'implication de réseaux organisés disposant de moyens logistiques conséquents pour acheminer de telles quantités vers la frontière.
La filière cacao sous pression du commerce illicite
La dernière saisie est intervenue le 4 mai à Gbanandougou, avec l'interception de 139 sacs pesant 9,5 tonnes. Au total, ces trois opérations ont permis de récupérer 29 tonnes et 74 kilogrammes de fèves qui auraient probablement quitté le territoire ivoirien par des voies non officielles.
Ces interceptions s'inscrivent dans une problématique plus large qui affecte la première économie cacaoyère mondiale. La Côte d'Ivoire, qui produit environ 45% du cacao mondial, fait face à un phénomène de fuite de sa production vers les pays voisins, notamment lors des périodes où les prix d'achat sont plus attractifs à l'étranger.
Les autorités ivoiriennes ont renforcé les contrôles aux frontières pour endiguer ce phénomène qui menace la traçabilité de la production nationale. Cette vigilance accrue intervient alors que le pays s'efforce de répondre aux exigences internationales en matière de transparence et de durabilité de la filière cacao.
La région de Touba, située dans l'ouest du pays, constitue l'une des zones sensibles pour ce trafic en raison de sa position géographique. Ces saisies répétées démontrent tant la détermination des forces de l'ordre que la persistance des réseaux de contrebande qui adaptent constamment leurs itinéraires et leurs méthodes pour contourner les contrôles.
Ces opérations de l'escadron mobile de Touba représentent un coup porté aux trafiquants, mais illustrent également l'ampleur du défi auquel font face les autorités ivoiriennes pour sécuriser leur filière cacao, pilier de l'économie nationale.
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