Le gouvernement ivoirien annonce des avancées significatives sur la réforme du travail domestique en Côte d’Ivoire des célébrations du 1er Mai.
Le travail domestique, secteur employant des milliers de personnes en Côte d’Ivoire, fait l’objet d’une attention particulière du gouvernement. Mohamed Diaby, conseiller technique au ministère de l’Emploi et de la Protection sociale, a révélé le 1er mai 2025 que des réformes substantielles sont en préparation pour ce segment souvent ignoré du marché du travail.
Ces déclarations sont intervenues lors des célébrations de la Fête du travail à Abidjan, en présence de représentants syndicaux et d’employeurs. « Je peux me permettre, en ma qualité de conseiller technique, de vous dire que ces travaux (sur le travail domestique) avancent bien », a confié M. Diaby, sans toutefois dévoiler le contenu précis des mesures envisagées.
Un secteur peu réglementé malgré son importance économique
Le travail domestique représente un pan entier de l’économie ivoirienne, employant principalement des femmes et des jeunes issus des milieux ruraux ou des pays limitrophes. Pourtant, ce secteur souffre d’un manque criant de réglementation claire, ce qui expose ses travailleurs à diverses formes d’abus.
Les conditions de travail sont souvent précaires : horaires excessifs, rémunérations inférieures au SMIG, absence de couverture sociale et de contrat formel. « Le gouvernement de Côte d’Ivoire reste résolument engagé à bâtir une économie inclusive et à garantir à chaque travailleur des conditions dignes et sécurisantes », a affirmé Mohamed Diaby, laissant entendre que les futures réformes viseront à combler ces lacunes.
Des revendications syndicales de longue date
La question du travail domestique figure depuis plusieurs années dans les cahiers de revendications des centrales syndicales ivoiriennes. Lors de la cérémonie du 1er mai, Mamadou Soro, secrétaire général de la Centrale syndicale Humanisme, a présenté un ensemble de 120 doléances couvrant dix-sept secteurs d’activité, dont celui du travail domestique.
Les syndicats demandent notamment l’établissement d’un cadre légal spécifique pour les employés de maison, comprenant un contrat type, une grille salariale adaptée et des dispositions relatives aux congés, à la protection sociale et aux conditions de travail. « Il nous plaît de plaider auprès du Patronat et d’insister auprès de certaines entreprises du secteur privé qui utilisent pour certains, les 2/3 de leur personnel comme des stagiaires à vie », a souligné M. Soro, une problématique qui touche également les travailleurs domestiques.
Vers une harmonisation avec les standards internationaux
Les réformes annoncées s’inscrivent dans un contexte international où plusieurs pays ont ratifié la Convention 189 de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) sur les travailleuses et travailleurs domestiques. Cette convention établit des normes minimales pour ce secteur, notamment en matière de contrat, de salaire minimum et de protection sociale.
Si la Côte d’Ivoire n’a pas encore ratifié cette convention, les annonces faites le 1er mai pourraient constituer un premier pas vers l’alignement de la législation nationale sur ces standards internationaux. L’élargissement de la protection sociale aux travailleurs du secteur informel, également évoqué par Mohamed Diaby, pourrait inclure les employés domestiques, traditionnellement exclus des mécanismes de protection.
Le ministère de l’Emploi et de la Protection sociale s’est engagé à rester « à l’écoute des travailleurs » sur ces questions. Les prochains mois devraient permettre de préciser la nature et l’ampleur des réformes concernant le travail domestique, un secteur qui attend depuis longtemps une reconnaissance légale et sociale à la hauteur de sa contribution économique.