La FESCI en Côte d'Ivoire fait face à une crise majeure suite au décès d'un leader. Le syndicat étudiant est accusé de dérives et de pratiques illégales.
Une analyse Ahouman Gaël Lakpa
Le décès récent de l'étudiant surnommé « le général sorcier », secrétaire général d'une section de la FESCI (Fédération Estudiantine et Scolaire de Côte d'Ivoire), a relancé le débat sur le rôle et les dérives de cette organisation. Agé de 49 ans, cet homme s'opposait depuis longtemps au secrétaire général actuel de la FESCI, Kambou Sié. Cet événement tragique met en lumière une crise profonde au sein de la fédération, qui, depuis plusieurs décennies, semble avoir dévié de ses objectifs premiers.
La FESCI, créée dans les années 1990 pour défendre les droits des élèves et étudiants, est aujourd'hui régulièrement pointée du doigt pour sa violence et ses pratiques illégales. Kidnappings, extorsions, meurtres, rackets, séquestrations : la liste des accusations portées contre certains de ses membres s'allonge au fil des ans, créant une atmosphère de terreur dans les universités. Loin de son idéal de syndicat étudiant, la FESCI semble avoir adopté des méthodes dignes d'une organisation criminelle, ce qui porte gravement atteinte à l'image de l'étudiant ivoirien et des institutions universitaires.
Face à cette situation, l'État de Côte d'Ivoire a un rôle crucial à jouer. Il est impératif que l'impunité dont jouissent certains membres de cette organisation cesse immédiatement. Les étudiants méritent un environnement où ils peuvent s'épanouir intellectuellement, sans craindre pour leur sécurité ou être instrumentalisés par des intérêts politiques ou mafieux. La suspension récente des mouvements syndicaux au sein des universités et des établissements scolaires est une mesure salutaire, mais elle ne suffit pas.
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Il est nécessaire d'aller plus loin pour réformer en profondeur la gestion des revendications estudiantines. Plutôt que de maintenir des structures syndicales comme la FESCI, il serait pertinent d'adopter un modèle où les élèves et étudiants sont représentés par des délégués élus sur la base de leur excellence académique et de leur exemplarité. Ces délégués, élus par leurs pairs, pourraient constituer un relais direct entre les étudiants et l'administration pour résoudre les problèmes liés aux conditions de vie et d'études.
Cette alternative serait un moyen de rétablir l'ordre et de pacifier l'espace universitaire. L'étudiant ne doit plus être perçu comme un potentiel fauteur de troubles, mais comme un acteur du développement national, investi dans l'apprentissage et la construction de l'avenir du pays. Restaurer l'image des universités passe par la mise en place de ces réformes pour permettre à l'intelligentsia ivoirienne de s'exprimer librement, loin des violences et de la manipulation. Le temps est venu de tourner la page de la FESCI telle qu'elle existe aujourd'hui et d'ouvrir une nouvelle ère pour l'étudiant ivoirien.
Ahouman Gaël Lakpa, Analyste Sociopolitique et Écrivain Ivoirien
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