Ceux de notre génération n'ont pas bien connu Houphouët, mais nous avons en mémoire certaines de ses rencontres qui se terminaient par de vifs hourras à son honneur. Alors je m'interroge : cela fait sept semaines que la plupart des écoles primaires et secondaires publiques sont fermées en Côte d'Ivoire. Qu'aurait fait Houphouët, qui a évité de justesse une année blanche au primaire et au secondaire, dans les années 90, alors qu'un certain Alassane Ouattara était Premier ministre, face à une crise qui était plus violente et manifestement plus insoluble que celle que nous voyons ?
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A mon avis (et je peux me tromper), Houphouët aurait simplement appelé ses « enfants » leaders syndicaux (tous, sans choisir ceux qui lèvent le mot d'ordre de grève, sans que cela n'influence le mouvement), leur aurait parlé, aurait expliqué pourquoi il lui était difficile dans ce contexte, d'augmenter les indemnités de logement ; aurait peut-être accédé à un ou deux points de revendication (comme la fin du concours pour instituteur adjoint), aurait laissé ses « enfants » se vider et à la fin, ce sont ces mêmes leaders syndicaux qui auraient crié « Houphouêt, Houphouët ! ».
Je pense que c'est ce qu'aurait fait Houphouët, c'est que recommande la voie de la sagesse et de l'humilité. Le problème en Côte d'Ivoire, c'est que nos dirigeants actuels ne supportent pas de se rabaisser au niveau d'un petit peuple qu'ils n'ont pourtant pas honte de diriger. L'orgueil enfante le mépris et le mépris engendre la violence dans les prises de décision. Je répète : Ouattara et son gouvernement doivent changer de style et de méthode. La négociation, le consensus, le dialogue grandissent, ils ne sont pas une faiblesse !
