Berté Ibrahiman, DG de l’ONEP, présente la stratégie d’accès à l’eau potable en Côte d’Ivoire. Le plan prévoit une couverture totale pour 2030 et un service continu 24h/24 d’ici 2040.
La stratégie nationale d’accès à l’eau potable en Côte d’Ivoire prend forme avec des objectifs temporels précis. Dans un entretien au Centre d’Information et de Communication Gouvernementale (CICG), Berté Ibrahiman, Directeur général de l’Office National de l’Eau Potable (ONEP), a détaillé l’ambition ivoirienne : atteindre une couverture totale en 2030, puis garantir un service continu 24h/24 à l’horizon 2040.
« Notre objectif est de permettre à l’ensemble des Ivoiriens d’avoir accès à l’eau potable 24 heures sur 24 », affirme le responsable qui coordonne cette mission stratégique. Cette feuille de route s’inscrit dans une directive présidentielle claire, puisque selon Berté Ibrahiman, « sur instruction de Son Excellence le Président de la République, aucun Ivoirien ne doit rester sans avoir accès à l’eau potable ».
État actuel des infrastructures hydrauliques
Le diagnostic établi par l’ONEP révèle une situation contrastée entre les zones urbaines et rurales du pays. « Au niveau du secteur urbain, la couverture est autour de 79%. Quant au secteur rural, il est autour de 60% », précise le Directeur général. Cet écart de près de 20 points illustre les défis spécifiques liés à l’extension des réseaux dans les territoires moins densément peuplés.
Créé par décret en 2006, l’ONEP assure différentes missions complémentaires pour développer les infrastructures hydrauliques. L’institution intervient dans « la planification, la maîtrise d’ouvrage, l’exercice de la maîtrise d’ouvrage délégué, l’exercice de la maîtrise d’œuvre, ainsi que les activités de gestion du patrimoine », énumère Berté Ibrahiman. Au-delà de ces aspects techniques, l’ONEP se positionne également comme un protecteur des consommateurs, veillant à la défense de leurs intérêts.
Une approche progressive et pragmatique
La méthodologie adoptée par l’ONEP repose sur une hiérarchisation des priorités en trois niveaux. Le premier niveau concerne les zones qui ont perdu leur accès à l’eau. « Nous mettons d’abord l’accent sur le rétablissement de la continuité de service, notamment pour les personnes qui avaient de l’eau et qui ne l’ont plus », explique le Directeur général, privilégiant ainsi la restauration des services interrompus.
Le deuxième niveau d’intervention vise à fiabiliser les installations existantes qui fonctionnent de manière intermittente. « Nous maintenons la continuité de service, c’est-à-dire que nous faisons en sorte que les personnes qui avaient de l’eau de manière intermittente continuent d’être desservies », détaille Berté Ibrahiman. Enfin, le troisième niveau concerne l’extension du réseau vers les zones non desservies, avec « des extensions neuves avec des infrastructures hydrauliques pour permettre à davantage de personnes d’avoir accès à l’eau potable ».
Moyens financiers et résultats attendus
Pour financer cette ambition nationale, l’ONEP mobilise diverses sources de financement. « Tout cela se fait à travers des Programmes nationaux de développement qui utilisent des Plans nationaux financés par le Fonds de développement de l’eau », indique le Directeur général. Ces ressources nationales sont complétées par des apports du « Trésor public et des bailleurs de fonds extérieurs qui nous permettent de déployer des programmes de sorte à couvrir l’ensemble des besoins ».
Le calendrier établi s’aligne sur deux horizons complémentaires. D’une part, l’objectif d’accès universel à l’eau potable d’ici 2030 correspond aux engagements pris dans le cadre des Objectifs de développement durable (ODD). D’autre part, la garantie d’un service continu « 24 heures sur 24 » est programmée pour 2040, témoignant de l’ampleur des infrastructures à déployer et des ressources nécessaires.
Les progrès déjà réalisés sont significatifs, selon le Directeur général. « De 1960 à 2011, nous avons produit moins de 500 m³ par jour en termes de débit. Mais en 14 ans de gouvernance du Président Ouattara, il a été produit la même quantité », compare Berté Ibrahiman, soulignant ainsi l’accélération des investissements durant la dernière décennie.
Face aux attentes des populations, le Directeur général appelle à la patience tout en se montrant optimiste : « Les choses vont de mieux en mieux et nous avons foi que d’ici à un horizon très court, tous les Ivoiriens auront accès à l’eau potable ». Un message qui conjugue reconnaissance des progrès accomplis et conscience du chemin restant à parcourir pour atteindre l’objectif d’une couverture totale en eau potable.
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