Casimir Djezou nous raconte 2 souvenirs sur le colonel-major « Wattao », décédé le 5 janvier 2020 à 53 ans à New York, des suites d'une longue maladie.
De Wattao, je retiens deux scènes.
Première scène, Je revois encore, le 11 avril 2011, Wattao en train d'aider le Président Laurent Gbagbo, fraîchement arrêté et conduit par les FRCI, à l'hôtel du Golf, à changer sa tenue. Il l'aide d'abord à retirer la chemise qu'il portait au moment de son arrestation. Il remet ensuite, au Président Laurent Gbagbo trempé de sueur, une serviette pour s'éponger. Je revois le respect et la considération avec lesquelles il aidait le Président déchu à mettre les boutons de la nouvelle chemise qu'il venait de porter. Sous le regard bienveillant du ministre d'Etat, Hamed Bakayoko.
LIRE AUSSI : Hamed Bakayoko pleure Wattao
Seconde scène. En pleine crise post-électorale. Les combats faisaient rage à Abidjan. Wattao rassemble ses hommes quelque part, à Cocody, et leur donne des instructions pour la suite des hostilités … « Sachez que les gendarmes, les policiers, les militaires, les douaniers, les eaux et forêts ivoiriens ne sont pas vos ennemis. Évitez de vous attaquer à eux, si vous les croiser sur votre chemin. Nos ennemis ce sont les mercenaires et les miliciens ». Apparemment, ses hommes ne sont pas d'accord avec cette idée. Ils murmurent et grognent en signe de désapprobation.
Wattao crie d'une voix sèche, autoritaire et ferme : « Garde-à-vous ! » Tous ses hommes se mettent alors en position de « Garde-à-vous ». Et Wattao qui reprend avec beaucoup plus de fermeté, les mêmes instructions. D'abord en Malinké, puis en Français.
LIRE AUSSI : Soro: « si Gbagbo avait laissé le pouvoir en 2010, il serait redevenu président en 2015 »
J'avoue que ces deux scènes m'ont personnellement marqué. Et depuis, quoi qu'on dise, j'avoue que j'ai changé ma façon de le voir. Malgré tout le bruit que produisait son nom, je n'arrivais plus à voir en Wattao, le monstre qu'il était supposé incarner …
Et rien que pour ça, j'ai ressenti un pincement au cœur ce matin, quand j'ai appris son décès.
Paix à son âme !
