Modification de la Constitution : « Fiers ivoiriens le pays nous appelle »

Ange Olivier Grah
Ange Olivier Grah

Grah Ange Olivier appelle les Ivoiriens à la mobilisation suite à l'adoption de la modification de la Constitution ivoirienne.

Le Président Houphouët Boigny a initié huit révisions constitutionnelles et le Président Bédié trois, mais jamais il n'ont escamoté l'obligation d'informer préalablementle Peuple du contenu et des motifs des différentes réformes qu'ils envisageaient. Il en était ainsi, même pour de simples lois lorsqu'elles considérées comme essentielles pour la cohésion sociale.

C'est ainsi qu'après qu'en 1972, Houphouët Boigny avait renoncé, l'opposition farouche du Peuple, consulté dans le Cadre d'un Conseil National à l'idée d'instaurer la double nationalité, à laquelle il était poutant favorable. En vieux briscard de la politique, il avait réussi à introduire une version édulcorée de sa position initiale en prenant cependant le soin par respect pour son Peuple, lui qui était pourtant le tout puissant chef du parti unique de fait qu'était le PDCI, d'énoncer comme principe l'interdiction de la double nationalité. Le Président Henri Konan Bédié en héritier digne du père de la Nation ne s'est jamais éloigné de ces fondamentaux en perpétuant cette tradition institutionnelle.

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C'est avec le Président que la Côte d'Ivoire inaugure l'ère de la révision constitutionnelle clandestine c'est-à-dire opérée pour surprendre le peuple, à qui n'est consenti qu'une vague présentation des grandes lignes du projet de loi dans un discours adressé au Parlement, déjà saisi de son intention de modifier la Constitution.

Lui et son Gouvernement n'ont même pas eu l'élégance de publier officiellement le projet de loi de révision de la Constitution pour que nul n'en ignore, omettant de respecter l'obligation que sa qualité de mandataire lui imposait, non seulement d'informer le Peuple détenteur de la souverain, son mandant le du contenu et des motifs justifiant les modifications du contrat social exprimé dans la Constitution qu'il estimait nécessaire d'opérer.

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Ainsi, désormais il revendique la qualité de souverain de la monarchie qu'il a en mis place morceau après morceau en abusant de l'inaction d'un peuple traumatisé par près de vingt années de crises meurtrières qui tournaient exclusivement autour de sa personne. L'obligation constitutionnelle de ne pas toucher à la forme républicaine prévue à l'article n'est pourtant pas seulement formelle parce qu'elle impose aux Institutions un mode de fonctionnement qui soit en adéquation avec cette prescription dont la violation est constitutive de haute trahison.

Une Constitution vaut pour ce qui y est écrit formellement mais également pour ce qui ne l'est pas. L'exigence du respect de l'éthique, de la morale et de la probité dont la violation peut justifier sans constituer formellement une infraction pénale, la révocation et la destitution pour les animateurs des organes de l'Etat, prend une amplitude particulière avec le Président de la République qui bénéficie de l'irresponsabilité pénale, parce qu'est considérée comme un acte de HAUTE TRAHISON le fait pour le Président de ne pas s'y mettre.

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Il s'agit là de poser la mesure de ce que doit être le comportement d'un Président pour être digne de rester à la tête de l'Etat. Le recours à l'article 177 de la Constitution dans les conditions révélées par l'agenda des travaux du Parlement, est un coup d'Etat, un acte de haute trahison.

Il est pitoyable de voir des individus encourager à une telle violation de la Constitution, une telle forfaiture, lorsque le Président Alassane Ouattara pousse son avantage immoral sur le Peuple né du traumatisme de celui-ci, jusqu'à prévoir la promulgation de cette loi scélérate, le lendemain de son adoption, en violation de l'obligation de la déférer au Conseil Constitutionnel et du droit des partis et organisations de la société civile de la soumettre à un tel contrôle. Il veut réussir l'exploit de substituer à l'élection surprise Président Fondateur de la République du Gondwana, la révision constitutionnelle surprise, parce que clandestine du régime .

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C'est pour nous élever contre cette forfaiture. C'est pour la restitution au Peuple de sa souveraineté, en mettant en échec la révision constitutionnelle en cours et l'adoption subséquente du nouveau Code électoral, en exigeant qu'il lui soit restitué sa Commission électorale indépendante et la mise en place d'un processus d'identification fiable susceptible de ne donner qu'aux le droit de choisir leur Président et leurs représentants au Parlement à travers la délivrance gratuite des cartes d'identité nationale, que nous proposons d'initier la création d'un front citoyen, dans le but de mener de véritables actions sur le terrain pour faire valoir ces revendications.

Notre pays mérite mieux que ceux à quoi nous assistons aujourd'hui et il est pour tous ses fils et filles d'entendre résonner partout où il se trouve l'appel à la défense de la Patrie contenu dans notre hymne nationale :  » Fiers ivoiriens le pays nous appelle ».

Written by Ange Olivier Grah

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