Raymond N’Dohi : « A Koumassi, les résultats ont été entièrement faussés par l’immixtion des personnes armées »

Le maire Raymond N'Dohi, candidat du PDCI à , vient de faire un recours en annulation des élections municipales. Dans cette interview réalisée avec d'autres organes de presse après sa sortie d'une audience à l'Ambassade des Usa, N'dohi Raymond soutient que les élections à Koumassi ont été entachées de graves irrégularités. Et demande leur reprise.

Vous venez de sortir de l'Ambassade des Etats-Unis. Est-ce que vous pouvez expliquer le sens de votre présence à cet endroit ?

Notre présence à l'ambassade se situe dans le cadre des élections qui se sont également déroulées à Koumassi. Pour nous, une élection, c'est des électeurs et des candidats. A Koumassi, ce qui s'est passé est extrêmement grave pour que nous rendions compte à l'opinion nationale et internationale. C'est ce qui justifie notre présence ici à l'Ambassade des Etats-Unis. Nous avons été reçus, nous avons échangé et eu des interlocuteurs préoccupés par la situation en Côte d'Ivoire.

Nous pensons que nous devons continuer les démarches. Mais j'ai déjà indiqué que je ne suis pas pour la méthode  de la violence. Sinon j'aurais pu déverser les militants dans la rue avec les conséquences qu'on connait. Nous utilisons les voies de recours habituelles. Nous allons prendre attache avec la direction de notre parti, les heures qui suivent, pour lui transmettre les dossiers que nous avons réunis et rendre compte de ce qui s'est passé à Koumassi pour saisir les instances judiciaires en charge de cette question.

Qu'est-ce qui s'est réellement passé à Koumassi le jour du vote ?

Il s'est passé qu'à Koumassi, à partir de 15 heures, nous avons été envahis par des bandes armées qui ont perturbé le bon déroulement du scrutin. Cette situation a impacté négativement l'issue du scrutin. Nous ne pouvons pas admettre que dans une élection, les bureaux de vote soient envahis par des bandes armées de machettes, de couteaux et d'armes à feu. Les forces de l'ordre n'ont pas été à même d'agir alors que Koumassi a été déclarée zone rouge.

Ce sont les autorités qui l'ont dit. Quand on connait ce qui va arriver, on prend les dispositions pour que cela n'arrive pas. A Koumassi, cela n'a pas été le cas et malheureusement, ce qu'on a craint s'est produit et les résultats ont été entièrement faussés par l'immixtion des personnes armées qui ont pris d'assaut la commune de 15 heures à 2 heures du matin. A un moment donné, on ne pouvait plus sortir de notre QG. Voilà la réalité des faits.

Quand vous parlez de tripatouillage, que voulez-vous dire exactement ?

Il y a eu des urnes cassées, des Pv emportés, des Pv tronqués parce qu'on a obligé des gens à les signer.

Qu'est-ce que vous réclamez, la victoire ou la reprise des élections ?

Je ne réclame pas la victoire mais la reprise des élections. Je suis un homme de paix, je réclame qu'on reprenne les élections et dans de meilleures conditions. Une élection se passe entre candidats et électeurs. C'est de cela qu'on a besoin. On n'a pas besoin de personnes armées dans un processus électoral. Ce n'est pas une guerre, on a fini avec la guerre.

Votre adversaire, entretemps, vous appelle pour que vous trouviez un terrain d'entente. Est-ce que vous allez accéder à sa requête ?

Quel type d'entente pourra-t-il me proposer? Il a été proclamé vainqueur. Il m'a appelé, je n'étais pas à Koumassi. Je lui ai dit que quand je rentrerai, je le verrai. J'ai des dossiers à finir. Quand j'aurai fini, je l'appellerai pour l'écouter. Mais je dis, la voie que je dois suivre, c'est celle des instances judiciaires pour que tout se passe sans violence parce que je suis partisan de la non-violence.

Avez-vous les preuves de ce que vous êtes en train de dénoncer ?

Nous avons des documents, des vues, des témoignages. Nous savons de quoi nous parlons.

Au regard de ces documents, est-ce que vous acceptez les résultats proclamés ?

J'ai dit que je ne suis pas d'accord avec les résultats qui ne reflètent pas la réalité. On ne peut pas venir avec des armes dans un bureau de vote, obtenir des résultats et s'en satisfaire.

Pensez-vous obtenir gain de cause après ce recours ?

Je suis le plaignant, je ne suis pas le juge

Quel message à l'endroit des populations de Koumassi ?

Je voudrais demander à tous ceux qui nous ont fait confiance, de rester calmes, dignes. La Côte d'Ivoire est un Etat de droit, on ira devant les juridictions et on prendra acte de ce qui sera décidé. Nous n'allons pas baisser les bras. Nous sommes habitants de Koumassi et nous ferons en sorte que Koumassi soit en sécurité. C'est pour cela que nous avons évité les voies les plus faciles, à savoir faire descendre les gens dans la rue pendant que nous-même sommes retranché quelque part. Ce n'est pas ma vision, ce n'est pas ma philosophie. Nous allons utiliser toutes les voies de recours.

Bénéficiez-vous du soutien de votre parti, le PDCI-RDA ?

Bien évidemment, je bénéficie du soutien de mon parti. Le PDCI-RDA m'a envoyé en mission, il ne m'a pas encore donné l'impression qu'il m'a abandonné. Ce combat, je le mène aussi pour tous les autres qui sont dans mon cas. Je veux penser à Port-Bouët, à Grand-Bassam et à toutes les régions où la sécurité n'a pas été de mise ; où les tentatives de tripatouillages ont été de mise et où les résultats ne reflètent pas le vote, la démocratie.

Vous n'êtes pas à Koumassi en ce moment. Pourquoi ?

Je me suis mis en mission pour d'autres choses.

Craignez-vous pour votre sécurité ?

Je me suis mis en mission.

Vous venez de sortir de l'Ambassade des Etats-Unis. Est-ce que vous pouvez expliquer le sens de votre présence à cet endroit ?

Notre présence ici (Ndlr Ambassade) se situe dans le cadre des élections qui se sont également déroulées à Koumassi. Pour nous, une élection, c'est des électeurs et des candidats. A Koumassi, ce qui s'est passé est extrêmement grave pour que nous rendions compte à l'opinion nationale et internationale. C'est ce qui justifie notre présence ici à l'Ambassade des Etats-Unis. Nous avons été reçus, nous avons échangé et eu des interlocuteurs préoccupés par la situation en Côte d'Ivoire.

Nous pensons que nous devons continuer les démarches. Mais j'ai déjà indiqué que je ne suis pas pour la méthode  de la violence. Sinon j'aurais pu déverser les militants dans la rue avec les conséquences qu'on connait. Nous utilisons les voies de recours habituelles. Nous allons prendre attache avec la direction de notre parti, les heures qui suivent, pour lui transmettre les dossiers que nous avons réunis et rendre compte de ce qui s'est passé à Koumassi pour saisir les instances judiciaires en charge de cette question.

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Written by Prince Beganssou

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