Guillaume Soro, considéré comme le héros de la rébellion, est pris en chasse comme un gibier. Ironie du sort ou loi du Karma ? Se demande Ohouochi Clotilde.
Sur les bords de la lagune Ebrié, il bruit des sons étranges et inquiétants. On sonne l'hallali ! On donne la charge à Soro K. Guillaume ! Celui qui, il n'y a pas si longtemps, était considéré comme le héros mythique de la rébellion armée, le redresseur de torts, le défenseur acharné de la Charte du Nord par ceux qui, aujourd'hui, le prennent en chasse comme un vulgaire gibier.
Lui, le faiseur de roi, qui n'a pas hésité à planter le glaive au cœur de la Mère-patrie pour, dit-il, permettre à ceux qu'il a portés au pouvoir de pouvoir enfin arborer le boubou flottant. Lui dont l'armée hétéroclite faite de bric et de broc, ramassée dans la sous-région, n'a fait aucun quartier aux Ivoiriens, massacrant les membres de certains groupes ethniques catégorisés comme des BAD, éventrant des femmes enceintes, égorgeant et pillant…
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Signe de Dieu qui a entendu le sang des innocents crier à lui ? Ironie du sort ou loi du Karma ? L'homme de missions, comme il se définit lui-même, qui amplifiait la voix de ses maîtres, réclamant de façon tonitruante l'option militaire pour solder le contentieux électoral (là où le Président Gbagbo préconisait un recomptage des voix), est aujourd'hui aux abois.
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De dauphin constitutionnel adulé, il est devenu persona non grata sur la propre terre de ses ancêtres, errant dans les airs, goûtant aux affres du déclassement social et de la déchéance humaine. Après la période idyllique du léchage, il est passé, sous nos yeux médusés, à la phase de lâchage progressive pour aboutir, aujourd'hui au lynchage, ultime épisode du cycle mortifère de l'étrange destin de ceux qui pactisent avec le diable…
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Nous autres, pro-Gbagbo, coutumiers des chemins rocailleux de l'exil et de l'adversité par sa faute, aurions pu rire de ses turpitudes et tourments si le pronostic vital de notre Nation n'était sérieusement engagé par cette nouvelle crise. A l'approche de l'échéance électorale de 2020, les prodromes d'un cataclysme imminent se dessinent dangereusement à l'horizon, alors que les cendres incandescentes de la guerre de 2010 peinent à s'éteindre. Le pire est à craindre, l'inquiétude palpable.
Que les autorités créent les conditions d'une paix véritable et d'une réconciliation sincère
Alors, balle à terre. Que les autorités créent les conditions d'une paix véritable et d'une réconciliation sincère. Les populations ivoiriennes exsangues, appauvries, durement éprouvées par deux décennies de crise politico-militaire, n'en peuvent plus de souffrir et de mourir…
