Toumodi mariage scandale. Tout savoir sur une affaire qui a affolé les réseaux sociaux. VIP Magazine s'est rendu sur les lieux et a donné la parole à toutes les parties concernées. Lisez plutôt !
Le samedi 14 avril 2018, comme dans de nombreuses mairies de Côte d'Ivoire, il y avait un mariage à la mairie de Toumodi. Ce Samedi 14 avril donc, dans la liste des mariages prévus, figurait celui de M. Martial Irié, professeur d'épreuves physiques et sportives (EPS) avec Mlle Julie Kouadio, institutrice). Les deux fiancés sont en service à Toumodi.
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Tout se passait relativement bien pour les deux tourtereaux, jusqu'à l'arrivée de dame Julienne Boli Lou Bouzid, qui, venue d'Abidjan, dit être la femme de l'homme qui s'apprêtait à épouser une autre. Dans ses bras, elle tient un enfant âgé d'un an et 6 mois, fruit de sa liaison avec ce dernier. Elle tente d'avoir accès à la salle des mariages, pour se faire entendre par le maire qui officiait ce mariage auquel elle veut s'opposer.
« Pendant ce temps, dans la salle, la cérémonie se déroule normalement, Martial et Julie ne sachant même pas ce qui se passait dehors »
Tentative vaine car elle est empêchée dans son action par Coulibaly Wadoza Brahima, greffier stagiaire au tribunal de Toumodi et membre de la commission « protocole » du comité d'organisation du mariage. Boli Lou ne veut pas se laisser faire, une bagarre éclate. Dans le feu de l'action, la dame est violemment bousculée par Coulibaly Wadoza Brahima. Elle s'affaisse, se cogne brutalement la tête contre le sol et perd connaissance.
Alertée, la police arrive sur les lieux. Elle est évacuée à l'hôpital. Les esprits se calment. Mais avant, cette bagarre est filmée par des témoins de la scène, qui inondent les réseaux sociaux, Facebook principalement, de la vidéo. C'est l'indignation totale. Pendant ce temps, dans la salle, la cérémonie se déroule normalement, Martial et Julie ne sachant même pas ce qui se passait dehors. Ils sont donc officiellement déclarés mari et femme, selon la formule consacrée. Une réception est offerte à « L'Espace Zouglou » du quartier Rombo de Toumodi. Parents, amis et connaissances du couple dansent, mangent et chantent pour célébrer les nouveaux mariés jusque tard dans la nuit, avant que M. et Mme Irié ne se retirent pour leur nuit de noces.
Toumodi mariage scandale et réseaux sociaux
Mais dans la cité et sur les réseaux sociaux, les commentaires s'accumulent. Certains pour soutenir l'homme, d'autres pour soutenir la femme bruta-lisée. Des groupes de ‘'Pro Martial'' et de ‘'Pro Julie'' se forment. Le couple, lui, vivant son bonheur, n'est au courant de rien… Ce n'est que le dimanche 15 avril que les tourtereaux sont informés du scandale qui a failli perturber leur cérémonie de mariage.
Entre-temps, dame Julienne Boli Lou, à l'hôpital, retrouve peu à peu ses esprits. Le lundi 16 avril, elle dépose une plainte au commissariat de police de Toumodi… Le nouveau marié, Martial Irié est convoqué. L'officier chargé de l'affaire lui montre les vidéos de la bagarre. Le marié demande pardon et présente des excuses pour l'acte posé par son chargé de protocole. Ici encore, une vive discussion s'engage entre Irié et Boli Lou, son ex-compagne. Rien ne bouge et l'affaire suit son cours.
Mis au violon
Le mardi 17 avril, sur instructions du substitut du procureur résident, près le tribunal de Toumodi, la police procède à l'arrestation à 05 heures 35 minutes, au quartier Zaher, situé derrière le cimetière de Toumodi, de Coulibaly Wadoza Brahima, pour coups et blessures volontaires sur la personne de dame Boli Lou. Mis au violon du commissariat, il est déféré le Jeudi 19 avril devant le parquet de Toumodi.
C'est ce jeudi-là que nous arrivons enfin à joindre Martial Irié, à qui nous exprimons notre volonté d'échanger avec lui. Il refuse dans un premier temps, martelant qu'il n'a plus rien à dire sur cette affaire. Nous insistons et il finit par accepter. Après lui, nous réussissons à avoir dame Boli Lou, la victime de la bousculade. Elle nous informe qu'elle se trouve à Toumodi et qu'elle compte rentrer à Abidjan, le vendredi dans la matinée. Vu que notre voyage à Toumodi est prévu au même moment, nous tombons d'accord sur une rencontre pour le samedi 21 avril à Yopougon où elle habite…
Investigation à Toumodi
Le vendredi 20 avril, tôt le matin, nous nous rendons à Toumodi. Une fois dans la ville, nous prenons la direction de la Mairie. Sur le chemin qui mène en ces lieux, des élèves que nous rencontrons, échangent encore sur cette affaire. Un agent de la marie que nous approchons, accepte de nous parler après vérification de notre identité et de notre ordre de mission. Mais il nous prévient qu'il préfère témoigner sous anonymat
. « La dame est venue, elle a voulu empêcher le mariage, mais elle n'a pas pu, le mariage a donc été célébré et validé. Il y a eu une période de publication de ban où on demande à ceux qui ont des oppositions à ce mariage, de le faire, elle ne l'a pas fait, elle a préféré venir faire du scandale, mais cela n'a causé aucun préjudice au couple puisque la cérémonie est allée à son terme'', affirme-t-il.
Nous appelons par la suite le nouveau marié Martial Irié, devenu une célébrité malgré lui. Il nous informe qu'il est à Yamoussoukro et qu'il nous fera signe dès qu'il rentre à Toumodi. Dans l'attente, nous nous rendons au commissariat de police. En l'absence de l'officier chargé de l'affaire, un agent de police accepte de nous parler. « Le monsieur a été déféré, l'affaire n'est donc plus à notre niveau. Au commissariat, nous ne traitons pas de la validité ou non du mariage, nous l'avons arrêté pour coups et blessures. Il répondra de ce délit devant les juridictions compétentes'', précise notre interlocuteur.
« Ce sont des inventions pures et simples, donc des mensonges. Vous êtes le premier journaliste à qui je parle »
Le marié, Martial Irié ne nous ayant pas encore fait signe, nous nous rendons à la gare où nous échangeons avec des personnes. Evidemment, toujours deux camps. Les positions restent tranchées… Nous rentrons en contact un moment après avec le marié qui nous informe qu'il est au commissariat de Toumodi et nous demande de l'y rejoindre. Ce que nous faisons.
« Je ne veux pas faire d'interview. Depuis l'éclatement de cette affaire, je n'ai pas encore parlé à quelqu'un, encore moins à un journaliste. Je ne le fais pas, pas parce que je n'ai rien à dire ou que je suis fautif, mais j'ai décidé de garder le silence quand je pense à l'enfant que Julienne et moi avons ensemble. On me prête des propos dans la presse et sur les réseaux sociaux, ces propos ne sont pas de moi. Ce sont des inventions pures et simples, donc des mensonges. Vous êtes le premier journaliste à qui je parle'', précise-t-il. Dans nos échanges, nous lui faisons comprendre qu'il est important qu'il s'exprime pour que tout le monde sache la vérité. Après réflexion, il décide de s'ouvrir à nous.
A lire demain, l'interview exclusive de Martial Irié
