Zadi Vacka : « face à Ouattara pourquoi il faut continuer de lutter encore ? »

Selon Zadi Vacka, Historien, le RHDP de Ouattara, rame à contre-courant en optant pour les affrontements interethniques.


Je vous propose à nouveau pour une autre lecture un texte que j'ai écrit en avril 2016 pour expliquer le sens d'une lutte politique, idéologique, le sens d'un engagement dans un combat en m'inspirant du combat de .

Aujourd'hui, plus que jamais au moment où le peuple de Côte d'Ivoire dans sa grande majorité lutte pour se défaire de la dictature surannée à lui imposée par , agissant en valet de l'impérialisme français, le rame à contre-courant en optant pour les affrontements interethniques et la répression de ceux qui s'opposent à la DICTATURE et au VIOL DE LA CONSTITUTION, et où Alassane Ouattara sûr de son fait et de sa toute-puissance bande à nouveau ses muscles en déclarant devant ses partisans le 17/11/2020: « IL N'Y AURA PAS DE TRANSITION EN CÔTE D'IVOIRE, il faut mettre de côté les fauteurs de trouble (entendre il faut les arrêter et les emprisonner) », je republie ce texte que j'avais publié sous le titre « LA CÔTE-D'IVOIRE EN 2016 COMME SELMA EN 1965 ».

Je vous invite à le lire pour enclencher non plus la réflexion, mais la LUTTE, c'est-à-dire «  POUR NOS LIBERTÉS ». Dans son long combat pour garantir le à tous les citoyens, mais surtout aux Noirs des États-Unis, la bataille de la petite ville de Selma en Alabama (Sud des États-Unis), reste le plus grand moment de la lutte historique et héroïque du Révérend Martin Luther King et ses compagnons.

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Dans les États-Unis d'avant 1965, l' fut aboli. Mais dans le sud du régnait encore une ségrégation raciste inhumaine dans laquelle, le Noir était purement et simplement « chosifié », réduit à l'état d'animal sauvage sans droit dont le « maître » blanc pouvait disposer à sa guise. Les Noirs n'avaient pas droit au vote et par conséquent toutes les lois qui étaient prises par les différents gouvernements du sud étaient en leur défaveur.

Pour pouvoir inverser la tendance et obtenir ainsi une révision sinon une amélioration de la loi, il fallait que le Noir luttât pour obtenir le droit de vote. Car avec le vote, le Noir pouvait ainsi influencer, aussi, l'élaboration des lois. La lutte pour les droits civiques des Noirs était un enjeu majeur pour tous noirs de l'époque.

De Malcom X à Martin Luther King, il y avait une constance : la lutte, mais c'est dans la méthode de lutte que les divergences apparurent au sein de la communauté noire. À Malcom X qui préconisait la lutte ouverte et violente, le Dr Martin Luther opposa une autre approche en inaugurant la lutte basée sur la « Non-Violence ».

Ainsi en 1964, cette lutte non violente lui valut le . Désormais, il était reçu à la Maison-Blanche pour porter la voix des Noirs. Mais beaucoup de Noirs trouvaient qu'il ne faisait pas assez pour faire avancer la lutte. Avec l'assassinat de Malcom X en 1965, Martin Luther King commença à comprendre que « pour que la lutte aboutisse, il fallut oser un peu plus ».

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C'est à partir de ce moment qu'il décida de mettre un peu plus la pression sur les autorités fédérales pour qu'à leur tour, elles fassent changer les choses dans les États du sud afin d'appliquer la constitution des États-Unis qui mettait tous les citoyens en égalité de droits et de devoirs. À partir de l'année 1965, Martin Luther King et ses compagnons décidèrent de braver les autorités du gouvernement raciste de l'État de l'Alabama.

En effet, la base reste la « Non-Violence », mais la donne change, et ils passèrent de l'inaction des meetings, des déclarations aux actions physiques des marches, des rassemblements dans les lieux publics pour revendiquer ouvertement le droit de vote. Et cette nouvelle stratégie amena le gouvernement local de l'Alabama à interdire toutes les .

Fallait-il obéir au nom de la « Non-Violence » et au nom de la loi interdisant les manifestations ou fallait-il braver les autorités en sortant manifester ? Les débats au sein de La Direction du Mouvement faisaient rage. Surtout du côté de l'aile estudiantine qui voulait des actions vigoureuses. Des marches pacifiques furent décidées et organisées à Selma, petite localité située à 80 km de Montgomery, la capitale de l'État d'Alabama.

Comme il fallait s'y attendre, ces marches pacifiques étaient réprimées violemment par la locale aidée par les populations blanches armées de barres de et qui agissaient comme des supplétifs armés, chaque fois que les Noirs sortaient pour manifester. Le Bloody Sunday (« dimanche sanglant ») s'est produit le 7 mars 1965 lors d'une de ces marches.

En effet ce jour-là, 600 manifestants pour les droits civiques ont été attaqués par la police locale avec des matraques et du gaz lacrymogène et des civils armés de barres de fer. On dénombrait des blessés graves, des Noirs furent même abattus froidement par des policiers dans des Églises, des és…

Martin Luther, arrêté à chaque fois qu'il y avait une manifestation d'envergure, séjournait régulièrement en prison pour « violation de la loi », malgré son « prix Nobel de la Paix » obtenu en 1964. Martin Luther pour justifier ce prix Nobel de la paix et sa méthode de lutte non violente décida de discuter avec la Maison-Blanche pour que le président des États-Unis de l'époque, Lyndon Johnson, fasse appliquer la loi dans les États du sud où régnait encore la ségrégation.

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À chacune de leurs rencontres, le président Johnson refusait de faire pression sur les gouvernements locaux pour qu'ils appliquent la constitution fédérale, rusant ainsi avec la lutte des Noirs. À ces refus, Martin Luther rétorquait que le « gouvernement des États unis en faisant la guerre au voulait y faire appliquer la démocratie, mais était incapable de protéger ses propres citoyens à l'intérieur de ses terres en proie à une répression sauvage qui donnait l'illusion et rendait prisonnière la race blanche d'être supérieure aux Noirs ».

Martin Luther King, ne pouvant plus supporter la duplicité des autorités de La Maison-Blanche et l'inhumanisation de l'homme noir par le blanc dans l'Alabama, décida avec ses compagnons de marcher sur la capitale de l'État pour porter leur revendication devant le capitole jusqu'aux autorités du gouvernement local raciste. C'est le début d'une dangereuse et terrifiante campagne de braver toute interdiction de manifester dans l'État. Martin Luther en bon stratège associa, dans un appel œcuménique, toutes les confessions religieuses du pays à sa campagne.

La première marche multiraciale et multiconfessionnelle organisée n'arriva pas à destination, car ayant vu un piège des forces de l'ordre qui avaient ouvert et desserré l'étau, comme par enchantement, le Dr King demanda à tous les marcheurs, après une prière, de rompre la marche. Après plusieurs tentatives, cette campagne s'acheva par une longue marche le 25 mars de cette année 1965 qui arrive, avec succès, à Montgomery.

Entre-temps, dans la nuit avant la marche, Viola Liuzzo, une militante est assassinée par le Ku Klux Klan alors qu'elle ramenait des marcheurs dans sa voiture. La marche du 25 mars 1965 partit donc de la petite ville de SELMA jusqu'à MONTGOMERY, la capitale de l'État de l'Alabama.

C'est à l'issue de cette marche historique que le président Lyndon Johnson, coincé et sous pression, amena en 1965 le Congrès des États-Unis à adopter la loi sur le droit de vote de tous les citoyens y compris les Noirs par le « XXIVe amendement » de la Constitution des États-Unis.

Written by Zadi Vacka

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