Côte d’Ivoire : « Le RDR-RHDP s’est mis à dos tout le monde à part ceux qui mangent avec lui » (Mamadou Traoré)

Les chefs baoulé qui ont apporté leur soutien à Alassane Ouattara, en 2010, à la demande d'Henri Konan Bédié se sont rendus à Daoukro, pour questionner le président du PDCI
Les chefs baoulé qui ont apporté leur soutien à Alassane Ouattara, en 2010, à la demande d'Henri Konan Bédié se sont rendus à Daoukro, pour questionner le président du PDCI

Sur quoi compte le - unifié pour espérer gagner les élections présidentielles en 2020? Voici la question que je me pose souvent. Sur le bilan du Prado? Sur les nouveaux recrus du PDCI? Sur les petits partis qui le composent?

En réalité, face à toutes ces questions que je me pose, le constat est que le RHDP est le seul à ne pas voir qu'il n'a aucune chance de gagner en 2020. En effet, en ce qui concerne le bilan du Prado, bien qu'il y ait eu des avancées notables en matière d'infrastructures routières, il faut avouer que le volet social a été négligé. Or, c'est ce volet qui est le plus ressenti par nos populations. Pour faire, en des termes simples, le bilan du Prado, les questions simples que l'on doit se poser sont les suivantes.

1. En 2020, la Cote d'Ivoire aura-t-elle atteint l'émergence que ses dirigeants avaient promis aux en 2010?

2. En 2020, les ivoiriens seront-ils devenus des ivoiriens nouveaux comme ses dirigeants l'avaient promis aux ivoiriens en 2015?

A lire aussi : « Bilan inattaquable » de Ouattara : « Ce n'est pas le pays qui va bien, mais ses gouvernants »

Si oui, on pourrait dire alors que le bilan a été positif. Si non, on pourra dire que le bilan a été négatif. Malheureusement en 2019, un an avant 2020, les prémisses de cette émergence et de ce nouvel ivoirien ne se font pas sentir dans le quotidien des ivoiriens. Conclusion, en 2020, je ne sais pas par quelle alchimie le RHDP pourra défendre le bilan de son Président.

Concernant les nouveaux recrus du PDCI sur lesquels compte le RDR-RHDP, ses dirigeants sont-ils convaincus de leur fidélité et de leur loyauté? Sont-ils convaincus du maintien de leurs bases électorales par ces nouveaux recrus? Ne savent-ils pas que s'ils n'ont pas été capables d'être fidèles et loyaux vis à vis de celui qui les a faits sur le plan politique, il n'y a rien à attendre d'eux? Ne savent-ils pas que beaucoup sont au RHDP par peur de perdre leur poste ou par ambition d'avoir un poste que par conviction ? Puisque le prix à payer pour adhérer ou non à ce parti, c'est de perdre ou d'obtenir un poste. Ne dit-on pas que qui a bu un jour boira toujours?

Par analogie, on pourrait dire que qui a trahi un jour trahira toujours. Que ces dirigeants du RDR-RHDP demandent à Gbagbo comment il a été traité par les dissidents du PDCI qui l'ont rejoint lorsqu'il détenait encore les rênes du pouvoir. Le général Guei n'étant plus là pour répondre à cette question, ses héritiers politiques sont bien placés pour y répondre. Ces dissidents du PDCI auprès de Gbagbo et même de Guei ont-ils réussi à leur faire gagner une élection présidentielle? La réponse est Non.

 » La peur de perdre le pouvoir. Une chose est sûre et certaine. Le RHDP s'est mis à dos tout le monde »

Et comme il n'y a jamais deux sans trois, ces dissidents du PDCI ne pourront pas faire gagner le RHDP en 2020. Qu'apporteront les petits partis politiques qui font partie du RHDP à sa campagne de 2020. Nada. Rien Car, pour parler comme les ivoiriens, eux même se cherchent. Et puisque pourra le RDR-RHDP face à des géants comme le PDCI, le FPI et la mouvance politique que mettra en place? Ce Guillaume Soro qui le connaît en détail. Qui connaît toutes ses stratégies, ses forces et ses faiblesses.

Qui mieux que Guillaume Soro et Bédié pour affaiblir et battre un parti politique dont ils savent qu'il ne repose réellement que sur le RDR? Pour le moment, les dirigeants de ce parti, pour essayer d'effrayer leurs adversaires, montrent leurs muscles à coups de menaces et de distribution d'argent. À coups également de déclarations tapageuses. En réalité, tout cela est le signe d'une peur. La peur de perdre le pouvoir. Une chose est sûre et certaine. Le RHDP s'est mis à dos tout le monde.

Il s'est mis à dos les grands blocs politiques. Il s'est mis à dos la société civile. Il s'est mis à dos toute la population à part ceux qui mangent avec lui. Il est en train de se mettre à dos la grande famille des enseignants. Bref, le RHDP a réduit, comme une peau de chagrin, son électorat de 2020. Que faire pour ne pas que sa chute soit brutale? C'est de tirer les leçons de la chute de et de faire en sorte que ses adversaires politiques perçoivent en lui des démocrates qui sont prêts à organiser des élections libres et transparentes.


 » la première action à mener, c'est de réformer en profondeur la CEI afin qu'il n'y ait plus de contentieux électoraux dû à un soupçon de partialité de cette institution »

Des démocrates qui sont prêts à accepter les résultats des urnes. Des démocrates qui ne sont pas prêts à braquer la victoire des autres. Et pour cela, la première action à mener, c'est de réformer en profondeur la CEI afin qu'il n'y ait plus de contentieux électoraux dû à un soupçon de partialité de cette institution. C'est de rassurer tous les acteurs politiques, les investisseurs sur la bonne tenue des élections présidentielles de 2020. Sinon, en 2020, malgré les assurances du Prado, il risque d'avoir Drap.

Mamadou Traoré

Written by YECLO.com

Côte d’Ivoire : Revue des titres des journaux du vendredi 15 mars 2019

Putsch manqué de Diendéré au Burkina Faso : Voici le témoignage d’un haut responsable qui accable gravement Soro