Côte d’Ivoire : Ohouochi Clotilde à Affi N’Guessan « revenir à la maison »

Ohouochi Clotilde et Affi N'Guessan

L'ancienne ministre Ohouochi Clotilde dans une déclaration sur sa page Facebook a invité l'ancien Premier ministre Affi N'Guessan à revenir à la maison ().

Les ennemis de avaient minutieusement élaboré, depuis 2002, une stratégie pour l'évincer du pouvoir. Son crime? Être issu d'un moule non conventionnel et d'avoir commis, à leurs yeux d'«inacceptables sorties de route» par ses ambitions indépendantistes et souverainistes affichées. Avec la crise post-électorale, le projet machiavélique qu'ils caressaient était de le rayer définitivement de l'échiquier politique national et international en l'embastillant dans les gêoles de Scheveningen.

Cette situation a affecté le FPI son parti dont certains analystes internationaux ont prédit l'effondrement définitif. Il est vrai que la disparition ou la «mise en congé» des pères-fondateurs de partis politiques donne lieu à des dissensions pour aboutir à des positions schismatiques souvent irréversibles. Le FPI n'a pas échappé à cette loi implacable. Il y a eu d'un côté ceux qui ont décidé de passer à autre chose et de l'autre, ceux qui ont décidé de s'engager corps et âme dans la bataille de la libération du Président Gbagbo avant tout autre chose.

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Or au FPI, quoiqu'on dise et sans verser dans le culte de la personnalité, force est de reconnaître que Laurent Gbagbo est le leader historique dont le charisme irradie et sert de puissant liant entre toutes les composantes de l'édifice. C'est donc tout naturellement que les militants ont décidé de faire corps avec lui dans sa douloureuse épreuve de déporté. Par solidarité, par affection et compassion. Mais bien au delà de la solidarité qui doit gouverner tout rapport entre humains dans les situations de détresse et de grandes difficultés, les militants ont décidé de remettre entre les mains de Laurent Gbagbo l'outil politique qu'il a crée à savoir le FPI.

Le président Pascal Affi Nguessan, à sa sortie de prison, peinait à définir une conduite politique susceptible de rassembler les militants autour d'un projet clair et lisible pour tous

Pour, stratégiquement, replacer Laurent Gbagbo dans le jeu politique aussi bien au plan national qu'international, en réponse à ceux qui voulaient qu'il sombre irrémédiablement dans l'oubli. Cet acte politique majeur est non sans rappeler, comparaison n'est pas raison, celui posé par les militants de l'ANC qui ont partagé l'engagement de Nelson Mandela dans la lutte pour la liberté. Oliver Reginald Tambo qui dirigeait l'ANC en exil, des années 60 au début des années 90, aurait pu profiter de l'absence de Mandela et de la légitimité que lui offrait son poste de président du parti pour se mettre en relief.

«Il est l'exemple de leaders capables de se sacrifier dont notre peuple et notre combat ont besoin»

Mais non. Il a placé Nelson Mandela au cœur du combat de l'ANC malgré la longue période d'incarcération de ce dernier. Il disait du prisonnier de Robben Island qu' «Il est l'exemple de leaders capables de se sacrifier dont notre peuple et notre combat ont besoin». Tout le processus de négociation pour le règlement politique en du Sud s'est reposé sur Mandela auréolé de sa popularité, de son charisme et de son autorité morale, avec l'accord de ses compagnons de lutte. Il était au centre du jeu politique.

Dans ces conditions, il n'était point nécessaire pour lui qu'il cherchât à prendre la direction de l'ANC. Tout le parti était mobilisé autour de lui. Là s'arrête la comparaison. Pour revenir au FPI, le président Pascal Affi Nguessan, à sa sortie de prison, peinait à définir une conduite politique susceptible de rassembler les militants autour d'un projet clair et lisible pour tous, à rassurer les militants par un engagement plus incisif et plus visible dans le combat pour la libération du Président Laurent Gbagbo.

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Bien au contraire, une politique de dégbagboïsation a été engagée pour atteindre le seuil de l'intolérable lorsque la justice du pouvoir a été sollicitée pour connaître des différends qui opposaient des camarades du même parti, là où les vertus de l'«asseyons-nous et discutons» auraient constitué meilleur remède. Plus grave, l'un des principes fondateurs du FPI, à savoir le combat pour la souveraineté, semble avoir été abandonné dans des formules à l'emporte-pièce du genre: «Les Blancs sont trop forts» ou «C'est la Communauté internationale qui établit les dirigeants à la tête des états africains», ou encore «Je suis le lépreux à l'oreille duquel chuchote le roi», etc. Or le FPI veut, à travers le concept de la Refondation, rompre avec l'héritage politique et économique de dépendance de l'ex-puissance coloniale.

«la réappropriation de l'histoire et de l'identité africaine indispensable pour bâtir l'identité culturelle nationale en passant de la société néocoloniale extravertie sur le plan économique et, soumise au plan idéologique à l'état d'une nation africaine, libre, et moderne»

La Refondation propose: «la réappropriation de l'histoire et de l'identité africaine indispensable pour bâtir l'identité culturelle nationale en passant de la société néocoloniale extravertie sur le plan économique et, soumise au plan idéologique à l'état d'une nation africaine, libre, et moderne». Cela ne veut pas dire que le FPI est adepte d'une politique dogmatique et autarcique, artisan d'un sectarisme obtus et anti-blancs. Cela veut simplement dire qu'il faut laisser à l'Afrique l'initiative de la décision, en ce qui concerne la conduite de son destin, pour qu'elle libère son génie propre afin de s'inventer, elle-même, et tisser des partenariats mutuellement rémunérateurs avec le reste du monde.

On ne peut pas dire qu'on est FPI et fouler aux pieds ce combat de la souveraineté…Bon. De l'eau a coulé sous les ponts. Le Chef est désormais libéré même si par une alchimie politico-judiciaire, la CPI met encore des entraves à sa liberté. Revenez donc à la maison, vous qui en êtes partis, y compris le Premier ministre Affi. Veau gras, habits de fête et chaleur familiale vous y attendent…

Written by YECLO.com

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