Exclusif / Voici l’intégralité de la traduction du discours de Bédié en baoulé

a expliqué, pour la première fois, ce qui l'oppose réellement au président . En Baoulé, face à des chefs baoulé, agni et atchan, partis le questionner sur sa position réelle, il a donné des explications, le dimanche 23 septembre 2018 à son domicile de . Voici donc ce que Bédié reproche à Ouattara.

Honorables chefs traditionnels, je vous remercie d'avoir effectué le déplacement jusqu'à Daoukro. Il y a quelques années où les Akan, les Baoulés, les Abrons, nous nous sommes réunis à pour nous entretenir des problèmes du pays. Avec la situation que connaissait le pays, je vous ai dit que nous PDCI, nous avons réfléchi et nous avons décidé de soutenir quelqu'un en qui nous avions confiance, pour diriger la Côte d'Ivoire. A cet effet, nous nous sommes retrouvés sur le caveau du président pour lui confier notre candidat.

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Nous avons attaché notre fétiche et pris l'engagement de voter pour Alassane Ouattara pour qu'il travaille pour la Côte d'Ivoire. Quand je vous ai parlé, vous m'avez compris et vous m'avez respecté, en votant pour le candidat Alassane Ouattara. Parce que depuis le président Houphouet, passant par moi, c'est le PDCI qui a dirigé le pays. Les élections arrivées, nous avons voté pour lui. Élu président, je lui ai conseillé des cadres du PDCI pour qu'il travaille avec eux. Cinq après, nous avons été appelés à lui renouveler le soutien du PDCI-RDA.

« C'est le refus d'aller à ce parti politique qui est à la base du problème. Celui que nous avons mis à la tête de notre pays, a demandé qu'on lui remette le PDCI pour qu'il en fasse un autre parti politique, avec une autre dénomination » (HKB)

C'est ainsi que nous l'avons soutenu encore pour un deuxième mandat. Cependant, ce qui arrive, ce sont les remous que votre porte-parole, Nanan Aka Brou II, vient d'évoquer. En effet, la création du groupement politique dont vous entendez parler n'est pas ce que nous avons souhaité. C'est le refus d'aller à ce parti politique qui est à la base du problème. Celui que nous avons mis à la tête de notre pays, a demandé qu'on lui remette le PDCI pour qu'il en fasse un autre parti politique, avec une autre dénomination.

« J'irai jusqu'au bout »

Vous-même vous le savez, ce ne sont pas des choses qui sont faisables. J'ai refusé et c'est la cause des mésententes. De ce fait, les grands cadres que j'ai proposés pour travailler pour le pays, sont visés. Certains ont été renvoyés, ils ont réquisitionné des juges pour les poursuivre, leur cherchant des poux dans les cheveux, on veut les mettre en prison. Comment puis-je accepter une telle situation ? Cela est inacceptable.

Les chefs baoulé, agni et atchan chez Henri Konan Bédié à Daoukro, le dimanche 23 septembre 2018
Les chefs baoulé, agni et atchan chez Henri Konan Bédié à Daoukro, le dimanche 23 septembre 2018

Je ne l'accepterai ni aujourd'hui, ni demain, ni après demain. Donc j'ai demandé à tous ceux qui sont dans le bureau politique de venir demain (aujourd'hui, NDLR) pour que nous nous entretenions sur ce sujet, pour que nous prenions d'autres engagements. Car la décision que nous avons prise devient un regret.

Tous les cadres du PDCI qui n'acceptent pas l'injustice me soutiennent. Ils sont avec moi. Aussi ceux qui ne sont pas PDCI, qui voient que c'est une arnaque qu'on veut nous faire, sont restés tous derrière moi. Ils veulent que je les appelle pour qu'au moment venu, nous formions une autre union pour que le PDCI revienne au pouvoir.

Les chefs baoulé qui ont apporté leur soutien à Alassane Ouattara, en 2010, à la demande d'Henri Konan Bédié se sont rendus à Daoukro, pour questionner le président du PDCI
Les chefs baoulé qui ont apporté leur soutien à Alassane Ouattara, en 2010, à la demande d'Henri Konan Bédié se sont rendus à Daoukro, pour questionner le président du PDCI

Vous serez informés des résolutions qui seront prises à ce bureau politique. Et le moment viendra où nous nous retrouverons à Yamoussoukro pour prendre un nouvel engagement. Vous m'avez demandé de ne pas avoir peur. Soyez rassurés, je suis serein, je ne crains rien. J'irai jusqu'au bout. Merci encore à vous tous d'être venus.

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