Grand-Bassam : Duncan peut-il vraiment faire battre Ezaley ?

La clarification définitive de sa position était attendue aussi bien par le président que par Henri Konan Bédié. En décidant de se jeter de la « tête aux pieds », dans la campagne municipale à Grand-Bassam, le vice-président de la République et du PDCI a pris un risque politique qui va énormément compter dans son avenir politique. peut-il vraiment faire battre Ezaley, le maire PDCI sortant ? Rien n'est moins sûr.

« Je suis depuis le début, de la tête aux pieds. Certains ont beau crié, je m'en contrefous, c'est mon choix », a balancé Daniel Kablan Duncan, dans un style quelque peu arrogant, qu'on ne lui connaissait jusque-là pas, le samedi 6 octobre 2018, à Grand-Bassam.

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Le vice-président s'est jeté dans la bataille des municipales, en apportant son soutien à , candidat du RHDP, issu du et proche d'. C'est d'ailleurs le premier ministre qui a validé le choix de ce dernier, comme candidat du RHDP, sans que le vice-président Duncan ait eu son mot à dire.

« Bédié serait à l'aise pour se passer d'un vice-président encombrant, dont la fonction serait de poids, mais qui n'aurait pas de réel poids électoral »

En entrant en campagne contre , 64 ans, populaire maire (PDCI) de la commune balnéaire, Duncan sait qu'il joue gros. En décembre 2016, alors que son choix en tant que candidat aux législatives de Grand-Bassam était contesté par une bonne partie du PDCI qui avait déjà choisi un jeune candidat (Emmanuel Aka, à qui un poste de sénateur a été promis, sans que la promesse n'ait été tenue), c'est Ezaley qui a joué de son poids et de son influence, pour faire accepter la candidature de Duncan aux bases du PDCI.

La pesée de Duncan

La frustration du PDCI vient du fait que Duncan avait pris comme colistier un cadre du RDR Sériba Coulibaly, impopulaire au sein de sa propre base, qui est du fait du jeu de la suppléance, est devenu député, sans avoir à fournir d'efforts. Pour le PDCI, la frustration serait encore accentuée, si le maire venait à être issu du RDR. D'où le fait que presqu'aucun haut cadre du PDCI n'était aux côtés de Duncan, lors de son meeting.

Daniel Kablan Duncan a apporté son soutien à Jean Louis Moulot à Grand-Bassam
Daniel Kablan Duncan a apporté son soutien à Jean Louis Moulot à Grand-Bassam
Jean Louis Moulot, candidat du RHDP à Grand-Bassam
Jean Louis Moulot, candidat du RHDP à Grand-Bassam

 

 

 

 

 

Daniel Kablan Duncan qui est déjà en mauvaise posture stratégique, dans la course à la succession de Ouattara, du fait de sa volonté de passer le flambeau à une « nouvelle génération », se tirerait définitivement une balle dans les pieds, s'il arrivait que Georges Philippe Ezaley remporte les municipales.

Ce serait alors une raclée politique qui aurait plusieurs implications. Alassane Ouattara serait ainsi conforté dans sa position d'écarter définitivement la carte Duncan en 2020, du fait de son impopularité dans sa propre circonscription. Henri Konan Bédié serait à l'aise pour se passer d'un vice-président encombrant, dont la fonction serait de poids, mais qui n'aurait pas de réel poids électoral. Rendez-vous le 13 octobre 2018, pour la vraie pesée de Daniel Kablan Duncan.

Elvire Ahonon

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