Au conseil des ministres du mercredi 6 mars 2019, il a été adopté un projet de loi favorisant la représentation des femmes à l'Assemblée Nationale et au Sénat ainsi que dans les Conseils régionaux, municipaux et des districts. Le faisant, Alassane Ouattara oublie d'appliquer la règle à son propre gouvernement. Promotion des droits politiques de la femme.
En effet, un quota minimum de 30% de femmes a été imposé sur les listes des candidats aux élections en Cote d'Ivoire. Notons que la dernière constitution ivoirienne en son article 36 stipule: “ l'Etat œuvre à la promotion des droits politiques de la femme en augmentant ses chances d'accès à la représentation dans les assemblées élues. Les modalités d'application de cet article sont fixées par la loi ».
Si le projet de loi adopté en conseil des ministres tient bien compte de cet article, il méprise complètement l'article 37 de cette même constitution qui stipule: « l'Etat œuvre à promouvoir la parité entre les hommes et les femmes sur le marché de l'emploi. L'Etat encourage la promotion de la femme aux responsabilités dans les institutions et administrations publiques ainsi qu'au niveau des entreprises ».
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A la lecture de ces deux articles qui prévoyaient depuis 2016 de rétablir la femme ivoirienne dans ses droits les plus fondamentaux, alors en s'appuyant sur seulement l'article 36 de la constitution pour l'adoption de ce projet de loi, le gouvernement a omis l'article 37qui se trouve être la suite logique de l'article 36.
Pour rappel, le dernier gouvernement d'Amadou Gon Coulibaly de juillet 2018 est de 36 ministres, il n'y a que 6 femmes soit moins de 17% de représentativité.
Roxane Ouattara