Le député Assalé Tiémoko affirme avoir déposé une plainte pour double nationalité illégale contre Komé Bakary, qu'il accuse de posséder des documents d'identité de deux pays.
La fraude à la nationalité ivoirienne constitue le cœur des accusations portées par Assalé Tiémoko contre Komé Bakary. Dans sa réaction au communiqué du parquet de Bingerville, le député insiste sur ce point négligé dans le document officiel. « Ma plainte portait sur deux accusations distinctes : Faux et usage de faux, et présomption de fraude sur la nationalité ivoirienne, en raison de naissances déclarées en deux lieux différents et de la possession de deux documents d'identité de nations différentes », précise-t-il.
Cette clarification apporte un éclairage nouveau sur l'affaire. Si le parquet de Bingerville a classé sans suite la plainte d'Assalé au motif que les faits de faux et usage de faux font déjà l'objet d'une instruction, la question de la nationalité pourrait constituer un volet distinct. Le député semble suggérer que sa démarche judiciaire allait au-delà des accusations portées par les frères Mambo, premiers plaignants dans ce dossier.
Les spécificités de la plainte d'Assalé
Les accusations formulées par le député reposent sur des éléments concrets selon ses déclarations. Il évoque explicitement « des naissances déclarées en deux lieux différents » et « la possession de deux documents d'identité de nations différentes » par Komé Bakary. Ces allégations, si elles étaient avérées, pourraient caractériser une infraction à la législation ivoirienne sur la nationalité.
Dans son communiqué, Assalé Tiémoko affirme que sa plainte visait spécifiquement « l'usage frauduleux des sceaux de la République et une présomption de fraude sur la nationalité ivoirienne ». Cette formulation suggère que le député considère ces deux aspects comme intrinsèquement liés, les faux documents ayant potentiellement servi à établir ou maintenir une double nationalité non autorisée.
Le parcours chaotique de la plainte
Le député retrace le cheminement administratif de sa plainte, marqué selon lui par une série de confusions. « Après avoir déposé ma plainte, j'ai appris lors d'une visite d'information au parquet d'Abidjan, qu'elle avait été transférée au parquet de Bingerville le 20 mars sous le numéro 602 », explique-t-il, contredisant la chronologie établie par le parquet de Bingerville qui date le dépôt de sa plainte au 25 mars.
Le parlementaire ajoute avoir été informé que « sa plainte avait été confiée au commissariat du 40e arrondissement de Cocody », où il devait être auditionné. Il affirme même avoir annoncé publiquement cette information : « Sur ma page Facebook, le 12 avril 2025, j'avais annoncé que ma plainte était en possession du commissaire du 40e et que j'attendais sa convocation pour être entendu. » Une convocation qui, selon lui, n'est jamais venue.
Le député révèle avoir publiquement abordé cette affaire quelques jours avant son départ pour la Chine. « Le samedi 26 avril, lors de mon discours devant mes compatriotes réunis à la place CP1 de Yopougon, j'ai publiquement dénoncé l'inaction autour de ma plainte », affirme-t-il. Ce discours, selon ses dires, a été « retransmis en direct » et « entendu par des milliers d'Ivoiriens qui peuvent en témoigner ».
Cette intervention publique, survenue la veille de son départ pour l'étranger, prend une dimension particulière à la lumière du communiqué du parquet publié deux jours plus tard. Assalé Tiémoko semble suggérer que la publication de ce document officiel pourrait être une réaction à sa dénonciation publique, plutôt que le résultat d'une procédure administrative normale.
Le point central de la contestation d'Assalé Tiémoko concerne les prétendues tentatives du parquet pour le joindre. « Je suis donc profondément surpris que, seulement 48 heures après mon départ, un communiqué affirme que les nombreuses tentatives du parquet en vue de la notification de l'avis de classement à Monsieur Assalé Tiémoko sont restées infructueuses, ce dernier, à maintes reprises, ayant fait part de son indisponibilité », écrit-il.
Le député est catégorique : « Cette déclaration laisse penser que j'aurais été contacté et aurais à plusieurs reprises marqué mon indisponibilité. Cela n'est pas vrai. » Il affirme n'avoir « jamais été approché, que ce soit par email, téléphone, ou tout autre moyen », malgré avoir communiqué ses coordonnées et celles de son collaborateur. Ce n'est que le 28 avril, alors qu'il se trouvait déjà en Chine, que son collaborateur aurait été contacté par le commissaire du 40e arrondissement.
La conclusion du communiqué d'Assalé Tiémoko reflète son incompréhension face à la situation. « Je reste donc perplexe face à ce communiqué et je m'interroge sur son objectif », déclare-t-il, laissant planer le doute sur les motivations qui pourraient se cacher derrière la publication du document officiel du parquet.
Cette affaire, qui se complexifie avec les contestations du député, soulève désormais des questions qui dépassent le cadre strictement judiciaire. La dimension politique s'invite dans ce dossier déjà sensible, alors que l'instruction concernant les accusations de faux et usage de faux contre Komé Bakary se poursuit au tribunal de Bingerville.
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