Assassinat de Bonaventure Dorkibo par la Fesci : 14 ans après, des acteurs rattrapés par le passé

L'assassinat sur le campus, par la Fesci de Bonaventure Dorkibo a refait surface sur les réseaux sociaux
L'assassinat sur le campus, par la Fesci de Bonaventure Dorkibo a refait surface sur les réseaux sociaux

La capture d'écran d'un message Facebook de Doh Soro, alias Dosky Soro aujourd'hui fonctionnaire des douanes ivoiriennes, relative à l'assassinat de Bonaventure Dorkibo, en 2004 a fait le tour de la toile. 

La réplique est arrogante et fait froid dans le dos. « Si j'ai pu assassiner ton oncle en ta présence, et que tu n'as pas pu faire quelque chose, tu dois reconnaître que tu n'as pas affaire à un plaisantin. Tu joues avec le feu depuis longtemps. Je me cherchais un adversaire de taille supérieure mais tu ne vaux pas la taille que je recherche ».

Le commentaire date du 25 juillet 2018. Il est signé de Dosky Soro, vrai nom Doh Soro, anciennement secrétaire général de la section Cité rouge ou « commandement supérieur », alors fief du « maréchal KB », de son vrai nom Kacou Brou, aujourd'hui commandant des douanes.

A lire aussi : Urgent / Après une démonstration de force, la Fesci veut marcher sur la Présidence le 2 juillet

Dosky Soro répondait à une accusation formulée par Sherubin Hadrienisky, un fesciste « antichambriste » (fantassin) de cette époque, qui l'accuse d'avoir été acteur majeur de l'assassinat de Bonaventure Dorkibo, plus connu sous le sobriquet Bona. Dans le milieu des fescistes de cette époque, marquée par la violence et la guerre des machettes, Dosky venait ainsi d'avouer avoir un meurtre, jusque-là resté impuni.

Assassinat de Bonaventure Dorkibo et passé criminel de la Fesci

Un crime commis sur le campus. Bona était lui aussi un fesciste, présenté comme un loubard proche de l'ancienne dissidence de la Fesci. Quant à Sherubin Hadrienisky, aujourd'hui exilé au Togo, après la crise postélectorale au cours de laquelle il s'était fait enrôler comme milicien, il se présente comme le neveu de Bona et soutient avoir été témoin oculaire de son assassinat, par section des tendons (une technique macabre qu'utilisaient les tueurs de la Fesci, à cette époque) et casse du crane, avec un parpaing.

Capture d'écran du commentaire de Dosky Soro
Capture d'écran du commentaire de Dosky Soro

La décennie 2000 à 2010 a été marquée par des meurtres et assassinats de la Fesci sur le campus. L'assassinat le plus problématique est celui d'Abib Dodo, de l'Ageeci toujours en 2004. D'autres étudiants membres de la Fesci ou non, ont été tués par des étudiants tueurs de la Fesci, dont les simples sobriquets jetaient l'émoi au sein des étudiants.

La liste des crimes impunis, connus et non connus (certains corps n'ont jamais été retrouvés et le grand public n'a souvent pas été informé de certains crimes, tout se passant à la Fesci, comme dans une mafia) s'est allongée au fil des années. Une histoire marquée par le sang, dès le départ, avec l'assassinat de Thierry Zébié, suivi des meurtres de Kignelman Koné, Marius Gbogou, alias Un chef Gbogou, etc.

Emmanuel Gautier

Abib Dodo : 14 ans d'impunité de Gbagbo à Ouattara, pour des « criminels connus »

Written by Emmanuel Gautier

Pénurie de gaz en Côte d’Ivoire : Voici la vérité qu’on vous cache !

« Exilé » au Maroc, Bendjo reçoit le soutien de jeunes de Yopougon