Le conseil des ministres de Côte d’Ivoire du 7 mai 2025 modifie l’article 51 du Code électoral ivoirien pour maintenir les conditions de parrainage des candidats à la présidentielle.
Le gouvernement ivoirien vient de clarifier les modalités du parrainage pour l’élection présidentielle. Lors du conseil des ministres du 7 mai 2025, une ordonnance modifiant l’article 51 du Code électoral a été adoptée, établissant avec précision les circonscriptions concernées par ce dispositif. Le texte spécifie que « l’électorat local concerné par le parrainage est celui des trente-et-une régions et des deux Districts autonomes d’Abidjan et de Yamoussoukro ».
La décision répond à une situation administrative particulière. En juin 2021, douze nouveaux Districts autonomes avaient été créés par décret présidentiel, s’ajoutant aux deux Districts historiques d’Abidjan et Yamoussoukro. Sans cette précision réglementaire, le nombre de circonscriptions où les candidats auraient dû recueillir des parrainages aurait considérablement augmenté.
Géographie électorale stabilisée
L’article 51 du Code électoral fait obligation à chaque candidat à la présidence de produire « une liste d’électeurs consentant à accorder leur parrainage à la candidature, soit un pour cent de l’électorat local, dans au moins cinquante pour cent des Districts autonomes et régions ». L’ordonnance adoptée fige le cadre territorial de référence aux 33 circonscriptions historiques, évitant qu’il ne s’étende aux 12 nouveaux Districts autonomes.
Cette modification, proposée par la Commission Électorale Indépendante (CEI), maintient le nombre de circonscriptions nécessaires pour valider une candidature à 17 (soit 50% de 33), au lieu de 23 (soit 50% de 45) si l’ensemble des nouveaux Districts avait été pris en compte.
Une exigence de représentativité mesurée
Le parrainage citoyen en Côte d’Ivoire vise à établir un seuil minimal de soutien populaire pour les candidats à la magistrature suprême. Pour être recevable, une candidature doit recueillir le parrainage d’au moins 1% des électeurs inscrits dans chacune des circonscriptions requises.
« Cette mesure vise à éviter une augmentation du nombre de circonscriptions administratives où les parrainages seraient requis », indique le communiqué du conseil des ministres. La décision permet de maintenir les conditions de candidature dans leur configuration initiale, sans les durcir par l’effet indirect d’une réorganisation territoriale.
Distinction entre découpage administratif et électoral
L’ordonnance introduit une distinction claire entre le découpage administratif, qui compte désormais 14 Districts autonomes, et le découpage de référence pour le parrainage électoral, qui reste limité aux 31 régions et 2 Districts autonomes historiques.
Cette précision évite un effet mécanique qui aurait rendu plus difficile l’accès à la candidature présidentielle. Elle intervient à un moment où le pays commence à se préparer aux prochaines échéances électorales, offrant un cadre juridique clarifié aux potentiels candidats.
Le texte s’accompagne d’un projet de loi de ratification qui sera prochainement soumis au Parlement. Selon la procédure constitutionnelle, l’ordonnance entrera pleinement en vigueur après son adoption par les députés.
La modification de l’article 51 rappelle l’importance du parrainage dans le système électoral ivoirien, tout en préservant son équilibre initial face aux évolutions administratives du territoire national.
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