ACTUALITES PARIS, 8 mai 2020 (Yeclo avec Xinhua) — La France va engager comme prévu sa première phase de déconfinement à partir de lundi prochain, un redémarrage progressif sous haute surveillance avec le maintien de l'essentiel des mesures mises en place pendant le confinement.
La levée progressive du confinement peut être engagée dès lundi prochain sur l'ensemble du territoire français, a annoncé le Premier ministre Edouard Philippe jeudi, dans un discours très attendu.
Seulement, cette première étape du déconfinement qui déterminera également la suite du processus, sera très limitée face à la menace du virus qui plane sur la durée. Un exercice laborieux sur fond de nombreuses restrictions, notamment dans les zones classées rouges : Ile-de-France, Hauts-de-France, Grand-Est, Bourgogne-Franche-Comté.
La vigilance reste également de mise dans les départements classés verts où la pandémie doit continuer de reculer afin d'envisager la seconde phase de déconfinement dès le mois de juin, avec notamment l'ouverture des cafés, des restaurants et des collèges. Car le gouvernement n'exclut pas un « reconfinement » si le virus repart.
Sa stratégie de déconfinement repose à la fois sur « l'indispensable reprise de la vie sociale et économique et l'indispensable respect des précautions qui empêchent l'épidémie de repartir ». D'où le maintien de l'essentiel des règles mises en place pendant le confinement : les gestes barrières, la distanciation physique, la limitation des déplacements d'un département à un autre ou encore la fermeture des salles de cinéma, de spectacle, des restaurants et cafés resteront en vigueur après le 11 mai.
« Ce n'est pas le déconfinement mais une étape vers le déconfinement », a déclaré sur BFMTV le politologue Alain Duhamel, une allusion au maintien de ces restrictions. « C'est un exercice d'équilibrisme très difficile (…), en ce qui concerne les départements verts, c'est l'instauration d'une sorte de liberté conditionnelle, et les départements rouges, de liberté extrêmement surveillée », a-t-il expliqué.
Selon Philippe Juvin, chef du service des urgences de l'hôpital Georges Pompidou, la stratégie du gouvernement est bonne mais la question reste sa mise en œuvre. Concernant l'objectif de 700.000 tests par semaine que le gouvernement s'est fixé à partir du 11 mai, ce médecin estime que « sa mise en œuvre sera compliquée. Il y a tout une chaîne à mettre en place », a-t-il prévenu sur LCI.
Or, pour éviter une deuxième vague, il faudra que la France soit capable de tester 50% des nouveaux cas, selon l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm).
Les transports publics cristallisent aussi l'attention, notamment en Ile-de-France. « Plus d'un tiers des clusters naissent dans les transports en commun », a rappelé Philippe Juvin. Si le port du masque est obligatoire sous peine d'écoper d'une amende, le respect des gestes barrières et de la distanciation physique seront difficiles à faire respecter, selon plusieurs syndicats des transports.
La majorité des Français expriment les mêmes inquiétudes avec la réouverture des écoles. Les modalités générales de mise en œuvre du protocole sanitaire de rentrée scolaire (distanciation physique, lavage des mains, désinfection des locaux, jeux individuels pendant la récréation) sont quasiment impossibles à appliquer avec les tout-petits, selon les syndicats.
Plus de 300 élus d'Ile-de-France avaient demandé sans succès un report de la rentrée pour éviter « l'improvisation ». « Les conditions sanitaires ne seront pas réunies et ne permettent pas une reprise dans de bonnes conditions pour les élèves et le personnel », a indiqué dans un communiqué le syndicat SUD éducation.
Selon un sondage national de la plateforme de garde d'enfants Yoopies, paru fin avril, seul 46% des parents ont l'intention d'envoyer leur enfant à l'école à partir du 11 mai. Une autre enquête d'Odoxa-Dentsu Consulting pour Le Figaro et France Info indique que 63% des Français rejettent la réouverture des établissements scolaire. Fin
