« L'émergence ivoirienne ne peut réussir que si le développement atteint chaque individu ». C'est ce qui ressort de la conférence de presse organisée ce mardi 15 mai 2018, par Florian Karner, directeur du Programme régional dialogue politique en Afrique de l'Ouest (PDWA) de la fondation Konrad Adenauer Stiftung (KAS), au siège de ladite fondation à Cocody (Abidjan). Émergence ivoirienne Konrad-Adenauer-Stiftung.
« D'abord, il faut dire que je suis arrivé en Côte d'Ivoire début avril. Je suis en phase d'observation et d'apprentissage et j'apprécie beaucoup les échanges et les nombreuses conversations que j'ai avec beaucoup d'experts, de députés, d'étudiants et d'organisations de jeunesses », a d'entrée de jeu, indiqué Florian Karner, entouré de ses principaux collaborateurs.
« Ces dernières années, le pays a réalisé un énorme travail diplomatique qui a abouti à de nombreuses coopérations qui montre le potentiel de ce pays. Le président Alassane Ouattara veut le mener sur le chemin de l'émergence et je crois que c'est la bonne vision. Cependant, cela ne peut réussir que si le développement est inclusif et atteint chaque individu. Ce sont des points politiques. Personnellement, j'espère que tous les Ivoiriens pourront utiliser leur potentiel personnel et participer au développement de leur pays.
Émergence ivoirienne Konrad-Adenauer-Stiftung
C'est un très beau pays et j'ai pu visiter plusieurs choses en quelques semaines. Il y a beaucoup de choses dont toute la nation peut être fière ! Et je pense que ce sens de la communauté est extrêmement important. Cet esprit d'intégrité doit être nourri et pour lequel il faut travailler dur. Alors on devient un modèle. Je pense que la Côte d'Ivoire a le potentiel de montrer la voie à suivre en Afrique de l'Ouest », a-t-il précisé.
Par ailleurs, a-t-il poursuivi : « La KAS en tant qu'acteur allemand en Côte d'Ivoire Comme fondation nous sommes une partie importante de l'ensemble de la « coopération allemande » en Côte d'Ivoire, notre caractéristique unique est notre fonction de plate-forme et de facilitateur. Nous disposons d'excellents réseaux que nous entretenons et utilisons naturellement pour renforcer les relations bilatérales. En tant que fondation politique, nous croyons en la nature à long terme de notre travail. Nous voulons bâtir la confiance.
« L'État doit créer un cadre fiable pour le développement de chaque individu »
Prenons notre nouveau domaine de coopération économique. Nous voulons contribuer à la poursuite et à l'amélioration du développement économique en Côte d'Ivoire et dans toute la région. L'économie locale doit se diversifier, une valeur ajoutée nationale et régionale doit être créée. La stabilité du cadre juridique crée un bon climat d'investissement. Et avec des investissements nationaux et étrangers durables, il peut y avoir les emplois nécessaires pour tant de jeunes. En tant que fondation, nous défendons le concept de l'économie sociale de marché. L'économie sociale de marché, c'est concilier à la fois l'économie de marché, présentée comme un universel indiscutable et indépassable, et le souci de la justice sociale. L'État doit créer un cadre fiable pour le développement de chaque individu. La Konrad-Adenauer-Stiftung est convaincue de cet équilibre, c'est pourquoi nous promouvons et exportons ce concept ».
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Pour Florian Karner, « Nos relations avec les acteurs politiques ivoiriens Le renforcement des acteurs parlementaires est important pour nous. Les partis politiques demeurent les acteurs centraux de la formation de l'opinion politique. Ils doivent communiquer clairement leur profil et faire une offre politique à la population, expliquer ce qu'ils défendent. Ils doivent expliquer pourquoi ils devraient être élus !
Nous avons de très bonnes relations avec le PDCI-RDA. Comme parti du centre-droit il est notre partenaire privilégié dans la sphère politique ivoirien. Avec le PDCI-RDA, nous travaillons surtout au renforcement des capacités des instances de ce parti.
Nous constatons que les jeunes politiciens en particulier ont besoin de notre soutien. En fin de compte, ce sont eux qui doivent prendre progressivement la responsabilité du pays. Pour ce faire, ils doivent se positionner. Nous les aidons à le faire. Cependant nous ne restons pas fermé aux autres acteurs qui souhaiterait bénéficie de nos formations, mais toujours dans la promotion de l'idéologie du centre droit et de l'économie sociale de marché ».
Attentes
Abordant la question de ses attentes, vis-à-vis des politiques ivoiriens, le patron de Konrad-Adenauer-Stiftung, bureau d'Abidjan a indiqué : « Nos attentes pour les acteurs politiques ivoiriens au niveau national et international Je suis convaincu de l'effet d'un système de partis pluraliste. Je suis économiste de formation donc je ne crois pas aux monopoles. Je pense que la concurrence est utile en politique. Mais chaque pays est différent, a ses propres défis. Je suis avec beaucoup d'intérêt la discussion en cours au sein de la coalition au pouvoir.
Le plus important est la confrontation pacifique les uns avec les autres, dans laquelle on accepte les points de vue de l'adversaire politique ou du partenaire politique. Je pense qu'il est important que les opposants politiques s'accordent également sur les valeurs fondamentales. Le bien-être et le développement du pays ou le respect des biens publics sont des valeurs qui ne peuvent être jugées en fonction de l'appartenance politique ».
« En tant qu'acteur politique, nous voulons construire des ponts dans la région et renforcer l'idée régionale. Et pour cela, nous avons besoin de partenaires qui regardent au-delà de l'horizon national »
Enfin il a adressé un message à ceux qu'il a qualifiés de « partenaires sociaux ». « La porte de notre fondation est toujours ouverte, a-t-il soutenu. Nous disposons d'un réseau solide et sommes toujours intéressés à l'étendre. En tant qu'Européen engagé et directeur du programme régional, je considère non seulement la Côte d'Ivoire, mais aussi tous les pays du Golfe de Guinée ».
« Je m'intéresse particulièrement aux problèmes transversaux qui touchent de nombreux pays. Prenons l'exemple des droits fonciers. Cela joue un rôle important non seulement en Côte d'Ivoire, mais aussi au Burkina Faso, au Bénin et au Togo. Les défis économiques pour la jeune génération sont souvent similaires. En tant qu'acteur politique, nous voulons construire des ponts dans la région et renforcer l'idée régionale. Et pour cela, nous avons besoin de partenaires qui regardent au-delà de l'horizon national » a-t-il déclaré pour conclure.
Prince Beganssou
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