Le cabinet d'avocats, sis aux Deux-plateaux Vallon (Cocody) de Patrice Kouamé Kouassi, député (PDCI) de Yamoussoukro, a reçu une étrange visite, à l'aube de ce jeudi 27 juin 2018. Insécurité cambriolage Patrice Kouamé Kouassi.
C'est dans un contexte assez particulier que les quidams ont rendu une visite nocturne au cabinet du député de Yamoussoukro qui est, précisons-le, avocat de formation. La tristesse se lisait sur les visages, ce matin du jeudi 27 juin 2018. Les commentaires pleuvaient de partout. Chacun expliquait difficilement ce qui venait d'arriver, y compris le maître des lieux l'honorable Patrice Kouamé Kouassi dit KKP, que nous avons rencontré dans la salle de réunion.
« C'est ce matin, aux environs de 4 heures du matin que les cambrioleurs sont arrivés. Ils étaient armés de pistolet automatique et de pieds de biche. Après avoir maîtrisé le vigile en poste, ils ont défoncé les bureaux avant d'emporter tous les ordinateurs », explique-t-il. Et d'ajouter « ils n'ont pas touché aux imprimantes et autres accessoires ».
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Selon Midas Jean Dion Troh, la quarantaine révolue et vigile en poste, tout commence ce jeudi, précisément à 4h10, après la fine pluie. « J'ai aperçu la première personne monter sur la niche de la Compagnie ivoirienne d'électricité (CIE) et j'ai crié ‘' que fais-tu là-bas ?''. C'est ainsi qu'il est descendu et je m'avançais vers lui », relate-t-il. « Tout d'un coup, il a pointé son arme sur moi en menaçant de m'abattre si je continuais de venir. En ce moment il est rejoint par deux autres dont un encagoulé », dit-il la gorge nouée.
Le vigile explique que dès leur arrivée, les quidams l'ont tabassé et ligoté avant de prendre les clés et son téléphone portable. « Un parmi eux me rassure de ne pas m'en faire car ils avaient toutes les informations sur le cabinet. C'est en ce moment que j'entends le bruit d'une voiture faire son entrée. Celui qui était armé était toujours à mes côtés vers le portail», se souvient-il.
Ils n'ont ni touché aux imprimantes aux ni à la somme de 100 000f qui s'y trouvaient
A l'en croire, celui-ci était en communication permanente avec une tierce personne qui lui donnait des instructions. « Son interlocuteur a demandé après moi et il lui a répondu ‘'on l'a tenu en respect''. Ensuite il lui a ordonné de ne pas me faire du mal », relève le vigile. Il leur mettait la pression en ces termes ‘'faites vite pour quitter les lieux, il est presque jour''.
j'ai des activités politiques je ne sais pas si c'est lié à cela
Pendant ce temps, les deux autres, selon lui, ont défoncé les portes du cabinet et transportaient les ordinateurs jusque dans le véhicule qui était pré-positionné. « Ils n'ont ni touché aux imprimantes aux ni à la somme de 100 000 FCFA qui s'y trouvaient ». Et de faire savoir « ils ont dit qu'ils étaient uniquement intéressés par les dossiers des ordinateurs ».
Cambriolage politique ?
Selon Patrice Kouamé Kouassi, plus de dix ordinateurs ont été emportés avec leurs unités centrales. « Ils ont besoin d'informations, dit-on. Mais disposer de l'unité centrale de l'ordinateur revient à être en possession des informations ! », s'est-il exclamé. Avant de reconnaître : « j'ai des activités politiques, je ne sais pas si c'est lié à cela ».
KKP est connu pour ses positions contre le RHDP, depuis les sénatoriales. Dans une interview publiée fin mars par Le Nouveau Réveil (proche du PDCI), il donnait sa position en ces termes : « Je peux vous assurer d'une chose, c'est que nous n'avons jamais cru au RHDP et nous n'y croyons pas aujourd'hui. Nous allons prendre une position beaucoup plus radicale que par le passé. Il n'y aura plus de liste RHDP à Yamoussoukro désormais, dans la mesure où c'est un marché de dupe ».
Une enquête a été ouverte, à la suite de ce cambriolage. Au passage de notre équipe sur les lieux, une équipe de la police scientifique procédait à des collectes de données. Une plainte a été déposée contre X, par le député-avocat.
Karina Fofana
