ADDIS-ABEBA, 6 janvier (Xinhua) — L’accord sur la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA) va créer « des économies d’échelle avec un marché plus vaste de plus de 1,3 milliard de personnes », a estimé mardi un haut responsable de l’ONU.
Dans un entretien exclusif à Xinhua, Antonio Pedro, directeur du bureau Afrique centrale de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA), a observé que « l’avantage d’avoir une zone de libre-échange dans un continent balkanisé comme le nôtre, c’est la possibilité de créer des économies d’échelle avec un marché plus large fort de plus de 1,3 milliard de personnes et une économie plus importante pesant 2.500 milliards de dollars ».
« Depuis le 1er janvier, nous faisons maintenant du commerce dans le cadre du régime commercial de la ZLECA, ce que nous devrions célébrer car il s’agit du plus grand accord de zone de libre-échange au monde, nominalement parlant », a-t-il dit.
Le lancement des échanges dans le cadre d’un tel accord continental « aura un effet multiplicateur, en ce sens que nous réduirons notre dépendance à d’autres marchés ». Ceci engendrera « une moindre vulnérabilité aux chocs externes » comme par exemple le COVID-19, a déclaré le directeur régional.
Ces effets multiplicateurs, a ajouté M. Pedro, « se traduiront par une croissance plus durable et soutenue, car il y aura moins de chocs externes ».
L’accord portant création de la ZLECA, un projet lancé en mars 2018 dans la capitale rwandaise, Kigali, est entré en vigueur vendredi dernier. Il rassemble pour l’heure 54 signataires membres de l’Union africaine.
Cet accord, selon Antonio Pedro, contribuera également à améliorer le bien-être de la population africaine et entraînera à terme une croissance inclusive.
Il s’attend à ce que la ZLECA améliore les capacités de production en Afrique, un impératif urgent pour ce continent et une condition préalable à la poursuite de la mise en œuvre de l’accord.
Le responsable onusien a par ailleurs appelé à des efforts pour libérer pleinement tous les potentiels de la ZLECA, notamment en facilitant la circulation des personnes et des services, en supprimant les barrières non tarifaires et en améliorant l’intégration physique.
L’accord pourrait potentiellement faire croître le commerce intra-africain de plus de 52% d’ici 2022, selon l’ONU. Fin
