Le RDR aux grévistes : « Ce n’est pas être un bon fonctionnaire que d’attendre un salaire quand on n’a pas travaillé »

Marche verte des enseignants-chercheurs de l'université de Cocody, le 21 février 2019
Marche verte des enseignants-chercheurs de l'université de Cocody, le 21 février 2019

Déclaration du Secrétariat national chargé de la Fonction publique (SENAFOP) du RDR, face aux perturbations dans le secteur public de l'éducation et de la formation. Ci-dessous la déclaration de Adjara Sangaré membre du RDR.

Depuis quelques semaines, il est donné à tout citoyen et toute citoyenne de constater, avec amertume, des perturbations dans le secteur public de l'éducation et de la formation. Ce secteur d'activité est secoué, depuis le 22 janvier par des grèves d'enseignants fonctionnaires au mépris des dispositions de la loi régissant l'exercice du droit de grève dans le secteur public et des engagements signés par les collectifs des syndicats de fonctionnaires. Ces enseignants fonctionnaires semblent oublier ou ignorer les grands efforts financiers consentis par le Gouvernement pour l'amélioration des conditions de vie et de travail des fonctionnaires, depuis l'arrivée au pouvoir du Président de la République, SEM .

Pour rappel, le Président de la République, dès sa prise de fonction, s'est résolument engagé à améliorer les conditions de vie et de travail des fonctionnaires. Á son actif, nous pouvons en autres citer :

  • Le paiement effectif de la totalité (100%) des revalorisations salariales actées ; soit un effort de paiement de plus de 81 milliards de francs CFA supplémentaires par an
  • Le déblocage des avancements indiciaires au profit de l'ensemble des fonctionnaires en 2014 et 2015 ; soit un effort financier exceptionnel annuel de 126,5 milliards de francs CFA
  • La revalorisation de 400 points d'indice accordée aux cadres supérieurs de la santé et de 150 points d'indice au personnel technique de la santé, pour un montant annuel de 15 milliards de francs CFA
  • La revalorisation de 150 ou 100 points d'indice au profit des fonctionnaires de certains emplois techniques et scientifiques, pour un montant annuel de 3,4 milliards de francs CFA
  • La reprise des avancements automatiques de chaque fonctionnaire, tous les deux (02) ans, pour un coût annuel moyen de 12,4 milliards de francs CFA
  • La promotion, depuis 2014, des fonctionnaires des grades A4, A5 et A6 aux grades supérieurs, pour un coût annuel moyen de 6,9 milliards de francs CFA

Á cela s'ajoute le programme triennal de renforcement de capacités des fonctionnaires, lancé le lundi 02 octobre 2017 par le Gouvernement, pour un coût estimé à deux (02) milliards de francs. Rappelons que, dès 2011, le Gouvernement a acté une grille salariale particulière aux Médecins. Il en est de même pour les membres du corps diplomatique qui, en janvier 2013, ont connu une revalorisation significative de leur grille salariale. Ces revalorisations salariales ont couté à l'Etat près de 616 milliards auxquels s'ajoutent le paiement des bonifications indiciaires pour 21 milliards et du stock des arriérés dans l'ordre de 249 milliards. Il faut compléter ce tableau par le coût des formations et des renforcements de capacités des fonctionnaires et Agents de l'Etat dans l'ordre de 02 milliards pour une administration publique performante et efficiente.

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Soit un effort financier total du Gouvernement de près de 1000 milliards de francs pour l'amélioration des conditions de vie et de travail des fonctionnaires.
De plus, relativement aux recrutements à la Fonction Publique, le secteur de l'Education/Formation avec celui de la Santé constituent les priorités du Gouvernement. Ainsi, de 2012 à ce jour, ce sont 17.116 agents de santé, notamment médecins, pharmaciens, chirurgiens-dentistes, sages-femmes, infirmiers, etc. qui ont été recrutés. Mieux, par décret n° 2016-1141 du 21 décembre 2016, le Gouvernement a adopté un profil de carrière au profit des personnels de santé afin de leur permettre d'avoir des promotions administratives dans leurs emplois respectifs.

Au niveau du secteur Education/Formation ce sont au total 41.383 agents qui ont été recrutés. Par ailleurs, le Gouvernement a autorisé le recrutement par voie de concours de plus de 50.000 fonctionnaires, depuis 2011. Bien plus, le Gouvernement, soucieux de la préservation d'un climat social apaisé et afin de favoriser une amélioration continue des conditions de vie et de travail des fonctionnaires, a conclu une trêve sociale avec les collectifs des syndicats des fonctionnaires, le 17 Août 2017, sous l'autorité du Premier Ministre, chef du Gouvernement, .

Par ce protocole d'accord, le Gouvernement s'est engagé à satisfaire les points de revendications des syndicats. Tous les points ont été entièrement satisfaits par le Gouvernement ; en témoigne le paiement actuel du stock des arriérés et l'organisation effective du concours d'intégration des agents journaliers par la Fonction Publique. En retour, les syndicats s'obligeaient à s'abstenir de tout mouvement de grève et à privilégier la voie de la négociation et du dialogue pendant les 05 années à venir, pour le règlement de tout conflit social.

Malgré ces efforts consentis par le Gouvernement, certains syndicats semblent aujourd'hui renier leur signature et leur engagement avec des grèves déclenchées, ignorant tous les dispositifs de concertation et de dialogue mis à leur disposition.
Au regard de tous les sacrifices consentis par le Gouvernement envers les fonctionnaires et agents de l'Etat, le SENAFOP, suite aux appels à la reprise du travail lancés respectivement par les membres du Gouvernement en charge du secteur Education/Formation et par le Président de la République, appelle vivement les enseignants syndicalistes à la reprise du travail tout en les invitant au respect des engagements qu'ils ont librement signés et en les exhortant à s'inscrire dignement et courageusement dans la voie du dialogue préconisé par l'Accord portant trêve social. Il s'agit là d'un appel à la responsabilité citoyenne, au patriotisme et à la sagesse que le SENAFOP adresse aux enseignants fonctionnaires grévistes.

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Le fonctionnaire est un agent de l'Etat. Il ne doit en aucun cas mettre en péril le service public. S'il est moralement admis que l'ouvrier doit mériter son salaire, alors le SENAFOP admet que ce n'est pas être un bon fonctionnaire, que d'accepter un salaire ou de l'attendre lorsqu'on sait qu'on n'a pas travailler. Par ailleurs, le SENAFOP indique que le droit de grève est et reste une disposition légale inscrite dans le statut général de la Fonction Publique. C'est donc une disposition que l'employeur, soucieux du bien-être du travailleur, lui accorde en vue de l'amélioration de ses conditions de vie et de travail.

En conséquence, le travailleur doit faire un bon usage du droit de grève. Il ne s'agit pas pour le travailleur de se mettre en difficulté en mettant en péril le contrat de travail qui le lie à son employeur par un mauvais usage du doit de grève.
Le SENAFOP invite donc les enseignants fonctionnaires grévistes à reprendre le travail tout en poursuivant les échanges avec les autorités par le dialogue.

Fait à , le 28 février 2019.

La Secrétaire Nationale, Adjara Sangaré

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