Nayanka Bell parle : « On me condamne à payer 160 millions à des voleurs »

Nayanka Bell
Nayanka Bell

 Condamnée ce jeudi 15 mai 2018, à trois ans de prison ferme (sans mandat de dépôt) et au payement de 160 millions FCFA, Nayanka Bell explique enfin « l'injustice » dont elle est victime. Voici l'intégralité de ses confidences délivrées à travers une vidéo. Nayanka Bell prison.

Si je m'explique aujourd'hui, c'est parce que je ne sais pas à quel moment on peut attenter à ma vie. Nayanka Bell est un nom pour ceux qui me reconnaissent et qui m'aiment. Des gens qui m'aiment parce qu'ils ont connu l'artiste, par la grâce de Dieu j'ai survécu, et c'est une grâce que Dieu a permis que je sois encore parmi vous. Depuis, je suis dans l'épreuve. Je ne sais pas être raciste, je suis acculée à l'heure actuelle par quelques Burkinabés qui se sont appropriés de mes terres.

Quelques Burkinabés, pas tous et des hommes forts qui sont en place actuellement, et qui ont l'intention de m'arracher frauduleusement mes terres. Je ne sais pas si c'est pour donner à des Burkinabés, ou bien à qui mais en tout cas, je suis acculée en justice dans des procédures qui n'ont pas de sens ni de nom, ni de raison d'être.

Nayanka Bell prison et version des faits

Parce que je suis un enfant du ministère de l'Agriculture et de l'Economie. Qu'est-ce que ça veut dire ? Ça veut dire que j'ai des titres de concession provisoire qui datent de 1997 à 1998. Pour vous dire que ces titres m'ont été donnés après des enquêtes de procédures du ministère de l'agriculture, qui dit que je suis à Ano sur un site.

La Société pour le développement des forêts (), les eaux et forêts, toutes les enquêtes, les villageois, les chefs du village de Ano ont dit : «  C'est nous qui avons donné Aka Louise de marie lac, nos terres à Nayanka Bell son mari, sa fille », les papiers sont. Je fais partie de loi de 1971. Il s'avère qu'aujourd'hui, par la nouvelle loi qui dit qu'une concession provisoire est aussi un titre définitif parce que c'est de la loi de 1971.

« Jusqu'aujourd'hui où ils m'ont condamné, je n'ai pas encore vu les titres »

Ca a la même valeur à la seule différence que, je ne peux pas vendre la terre sans passer par l'Etat, je ne peux pas faire hypothéquer la terre. Pour pouvoir arriver à cela, il me faut un titre définitif qu'on appelle l'ACD. Mais comme ça fait 20 ans que j'ai ces titres, je mets en valeur les terres et il y a des Burkinabés et des gens qui se trouvent dans un village sur une enclave de la SODEFOR, c'est un petit campement qui s'est créé.

Nayanka Bell, son avocat et des proches
Nayanka Bell, son avocat et des proches

Condamnée à payer « des voleurs »

En 2000, il y a une nouvelle loi qui est sortie, on dit la loi de 1998. De cette loi de 1998, cette petite enclave de campement, serait devenu un village. Elle s'appelle Bocaho. Certains habitants de ce village, en complicité avec la chefferie, qui ont été eux-mêmes déboutés par la justice de mes terres, et qui viennent voler ; qui viennent mettre le feu, qui viennent détruire, qui ont profité de la guerre pour venir dévaster mes terres, sont en train d'avoir des titres fonciers de 2016.

« On me condamne à payer 160 millions à des squatters, des voleurs, des gens qui sont sur mes terres »

On donne de nouveaux titres fonciers à un certain Burkinabé et on me dit que ça plus de valeur que le mien. On me condamne à payer 160 millions à des squatters, des voleurs, des gens qui sont sur mes terres. On ne me demande pas madame est-ce que vous avez des papiers ? Non, on ne me demande pas, on me condamne.

On ne me demande pas parce qu'il faut embrouiller les gens. Il se trouve que l'Union Européenne  a donné de l'argent pour qu'on puisse délimiter les parcelles des villageois ainsi de suite, elle finance gratuitement pour qu'avec la nouvelle loi de 1998, qu'on puisse avoir nos papiers.

Offa et CBGFR

Il s'avère que l'Etat met en place un système le CBGFR, ce sont les chefs de village qui ont monté un groupe d'enquête, et qui va permettre à l'Etat de pouvoir donner des titres fonciers définitifs à des personnes en moins de trois ans. Comme par hasard, mon village Offa a été choisi.

Et le CBGFR de ce village se permet de faire des enquêtes cachées sur mes terres, sans déclarer, ils vont en catimini dire que telle personne dit que les plantations qui sont sur mes terres sont les siennes, ils vont déclarer et on donne des titres à ce dernier. Jusqu'aujourd'hui où ils m'ont condamné, je n'ai pas encore vu les titres.

Propos retranscrits par Prince Beganssou

Written by Prince Beganssou

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