Covid-19: Cameroun : les marchés, cimetières des mesures barrières – Actualité ivoirienne 28/05/2020

, 28 mai – Les marchés du sont de véritables foyers de propagation du , indique l'agence de presse russe Sputnik, qui fait le constat de ces espaces où règne une promiscuité sans pareille avec un bafouement des mesures barrières.

Dans ces marchés, les messages de sensibilisation peinent à passer.

Sous un ciel clément en cette matinée du lundi 25 mai, le marché Mokolo, l'un des plus grands de la capitale Yaoundé, baigne dans une ambiance des jours ordinaires, loin des craintes et inquiétudes qui hantent les autorités sanitaires. Malgré l'explosion de la pandémie, commerçants et acheteurs se marchent littéralement dessus et ce, sans le moindre état d'âme.

Sur les trottoirs et dans les allées du marché, marchandises, vendeurs et tas d'immondices offrent un décor effroyable. Au rayon des vivres frais, une dizaine de femmes s'arrachent avec enthousiasme les potentiels clients de passage, usant de techniques oratoires et même tactiles. Ici, pas de masques pour beaucoup et la distanciation sociale n'est qu'une vaine prescription. Madeleine, quinquagénaire et vendeuse dans cet espace, a bien entendu parler des mesures barrières et dit les respecter lorsque c'est possible.

«J'ai porté le masque au début, quand  tout le monde avait peur du . Maintenant, j'en porte quand je prends le taxi. Au marché, c'est difficile de rester avec car il est étouffant», confie-t-elle à Sputnik.

Comme elle, plusieurs commerçants dans cet espace marchand ne portent pas de masques et ne se soucient guère des mesures barrières. Seuls quelques rares usagers masqués viennent rappeler, dans cette insouciance collective, que le pays est bien en pleine crise sanitaire.

A l'autre bout de la ville, au marché du Mfoundi, le décor est quasi similaire. Difficile de s'imaginer être à Yaoundé, l'un des principaux foyers de la pandémie au Cameroun: Promiscuité, insalubrité, désinvolture règnent, une ambiance propice à l'épanouissement du virus.

Alain Kouopui, gérant d'une boutique, n'a de cesse en vain, d'alerter ses voisins sur les risques de contamination. « Quand vous arrivez au marché, vous avez l'impression que le coronavirus n'existe pas. Les gens font ce qu'ils veulent. Je passe mon temps à leur rappeler que la maladie tue encore tous les jours », lance-t-il l'air dépité.

Le cas de Yaoundé est loin d'être isolé. Dans toutes les principales villes du pays, ces lieux représentent de véritables foyers de la propagation de la maladie. Toutefois, le gouvernement camerounais a lancé fin avril une campagne de désinfection des marchés. Les opérations ont démarré par Yaoundé et Douala, les deux principales métropoles du pays et les plus touchées. Une mesure qui s'ajoute aux précédentes prises par les autorités pour freiner la propagation de la pandémie au Cameroun. Dans certains marchés, les vendeurs s'organisent néanmoins pour lancer régulièrement des opérations de sensibilisation.

Malgré les appels à la vigilance, le relâchement constaté dans le respect des mesures barrières n'est pas seulement l'apanage des marchés du Cameroun.

Le 30 avril dernier, le Président Paul Biya a décidé d'assouplir pour des raisons économiques les mesures de restriction prises dans le cadre de la lutte contre l'épidémie du Covid-19 au Cameroun. Parmi elles, l'autorisation pour les lieux de loisirs de rester ouverts au-delà de 18 heures a sonné pour beaucoup comme la fin de la pandémie.

Depuis, de nombreux Camerounais ont renoué avec leurs anciennes habitudes, faisant exploser le nombre de contaminations. Le pays compte désormais plus de 5.000 cas testés positifs.

eaa/fmo

Written by Yeclo avec AIP

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